La colère gronde chez les dépanneurs
Sous l’impulsion d’Alain Bonzi, vice-président national de la branche dépanneurs de la FNAA, les dépanneurs de Savoie et Haute-Savoie ont annoncé qu’ils se mettraient en grève illimitée à partir du samedi 12 février. Les revendications des professionnels concernent les diktats financiers et organisationnels des sociétés d’assistance qui les missionnent.
La Fédération nationale de l’artisanat automobile, qui porte les revendications des entreprises de dépannage sur le sujet depuis plus de quatre ans, soutient le mouvement et demande au gouvernement de faire appliquer rapidement les conclusions d’une enquête de la DGCCRF qui, il y a plus d’un an, avait constaté les abus de dépendance économique de la part des compagnies. « Nous dépendons à 80 % des services d’assistance des grandes compagnies d’assurances », explique Alain Bonzi. Et de poursuivre : « Aujourd’hui, ces sociétés ont la mainmise sur nos secteurs. Elles nous imposent leurs tarifs et leurs conditions de travail : tarifs en deçà de nos prix de revient, marges arrière illégales, rétribution a minima des horaires de nuit et de week-end, le tout en ayant droit de vie ou de mort sur nos entreprises ».
Lassés des conditions abusives qui leur sont imposées, les professionnels des deux départements ont alerté leur préfecture et décidé d’entrer en grève, refusant d’être missionnés par les sociétés d’assistance. Les demandes d’assistance seront ainsi faites auprès des services de police et de gendarmerie. À charge pour ces derniers de faire appel aux dépanneurs. « Nous espérons que le préfet réagira avant », soupire Alain Bonzi. Déterminé, il déclare : « La profession ne souhaite pas prendre les automobilistes en otage. Mais cette fois elle ira jusqu’au bout, et les pouvoirs publics prennent le risque d’une contagion nationale du mouvement. Au vu des conditions de stricte survie que nous imposent les donneurs d’ordres, nous n’avons plus grand-chose à perdre ! »