Le chiffre d’affaires du secteur LCD était de 4,3 milliards d’euros en 2021.
© Antonin Moriscot / L'Automobile & L'Entreprise / Auto Infos
En prévision de la Semaine européenne de la mobilité, qui se tiendra du 16 au 22 septembre 2023, l’ADEME a organisé un atelier pour mettre en avant plusieurs études liées aux solutions de mobilité. L’une d’elle illustre notamment l’apport de la location courte durée à la transition environnementale.
Ce n’est pas forcément le secteur auquel nous pensons en premier, mais le marché de la location courte durée (LDC) représente plusieurs avantages pour la transition environnementale. C’est en tout cas ce qu’a rappelé l’ADEME – l’agence de la transition écologique – qui animait en début de semaine un atelier ayant pour but de mettre en avant des études liées aux solutions de mobilité. Organisée en amont de la Semaine européenne de la mobilité, qui se tiendra du 16 au 22 septembre 2023, cette présentation a également été l’occasion de rappeler l’apport économique de la filière. Il faut dire qu’elle représente près de 12 000 emplois directs, et plus de 20 000 indirects. En 2021, son chiffre d’affaires était de 4,3 milliards d’euros en 2021, soit une contribution de 7,5 milliards au PIB national. Autre facteur déterminant, 82 % des richesses produites par cette activité restent sur le territoire français.
Un service complémentaire aux transports collectifs
Nommée « Contribution de la Filière location courte-durée à la transition environnementale & à l’économie française », cette étude a été publiée en juillet 2023. Réalisée par Mobilians avec le soutien financier de l’ADEME, elle nous apprend également que la répartition entre la clientèle personnelle et professionnelle de ce service est très équilibrée. Parmi les motifs les plus répandus pour solliciter une LDC, on retrouve le trajet en intermodalité (avec le train, par exemple), l’absence de véhicule ainsi que son adaptation au déplacement (pour un plus de volume de chargement, de places etc…). Ce dernier besoin représente à lui seul 21 % des clients particuliers et 15 % des clients professionnels.
En 2021, le parc LDC se composait de 92 000 unités pour la plupart sorties d’usine dans les douze derniers mois. Un nombre en constante augmentation après la réduction brutale du parc en 2020 ; la demande ayant quasiment disparue, les loueurs s’étaient alors débarrassés de nombreux véhicules sans les remplacer dans l’immédiat. Généralement, un loueur ne conserve pas plus de neuf mois (0,78 an en 2021) un véhicule, tandis qu’un ménage français le garde en moyenne 5,6 ans en 2019. Les voitures louées sont régulièrement entretenues et ont une moyenne d’âge inférieure à un an, contre 9 ans pour celle des ménages. Elles parcourent également 2,3 fois plus de kilomètres que la moyenne nationale.
Privilégier une utilisation ponctuelle d’un véhicule partagé
Avec 4 700 agences à travers la France métropolitaine, ce sont plus de 6 millions de contrats de location qui sont réalisés chaque année. L’impact écologique de cette solution est souvent négligé, pourtant, l’étude de Mobilians montre qu’une famille possédant une petite voiture électrique pour ses trajets quotidiens économise 1,7 tonne de CO2eq chaque année en louant une plus grosse voiture pendant ses vacances. Cette différence se justifie par le fait que la famille témoin pourrait, à la place de cette solution, opter pour un véhicule thermique de gabarit plus important tout le reste de l’année.
De plus, il a été constaté qu’une voiture louée pendant une courte durée contient en moyenne 2,19 occupants, contre 1,67 pour les véhicules achetés. Avec ce taux d’occupation important, la LDC répond donc à l’objectif gouvernemental d’accentuer sa lutte contre « l’autosolisme ». Finalement, l’étude démontre la « contribution positive » de cette profession à la transition environnementale. La location courte-durée doit cependant rester une mesure ponctuelle et complémentaire des solutions de mobilité douce.