Si Axel Vilaseca ne trouve pas de partenaire avec lequel s'associer, il devra se retirer du marché francilien en octobre 2023 © Christophe Bertolin
La Marie de Paris a tranché en faveur de Yego, CityScoot et Cooltra afin de limiter le nombre d’opérateurs de scooters électriques dans Paris intramuros et sa proche banlieue afin de garantir un déploiement organisé et rééquilibrer l'espace public. Installé depuis 2018, Troopy (groupe Chapat) se retrouve lésé et ne comprend pas cette décision.
Au lendemain du verdict de la Mairie de Paris, les équipes de Troopy ont fait part de leur « profonde incompréhension » dans un communiqué de presse. L’opérateur, qui appartient au groupe Chapat, a vu sa candidature ne pas être retenue par la Mairie de Paris, suite à un appel d’offres, pour faire partie de la liste très restreinte des acteurs de scooters électriques en autopartage pouvant opérer dans la capitale. Un choix d’autant plus surprenant alors que la flotte de Troopy, développée avec Yamaha, circule dans la ville depuis 2018. « Cette décision est aussi l’occasion de nous interroger sur les méthodes de sélection des prestataires de nos collectivités locales, conteste Axel Vilaseca, CEO de Troopy. Qu’il s’agisse du critère social, écologique ou du sérieux financier, une méthodologie claire et transparente doit être mise en place pour se prémunir de l’arbitraire et des effets d’annonce ».
Dans sa candidature, Troopy avait pourtant mentionné tous ses engagements pris en faveur d’une mobilité vertueuse et d’un dynamisme au niveau local (partenariats durables avec des acteurs locaux et internationaux, institutionnels, technologiques, industriels et académiques). « Malgré les propositions de Troopy pour répondre aux exigences du cahier des charges, en particulier sur les axes de la décarbonation, de l’exclusivité de la flotte, du recyclage et du déploiement des véhicules, de l’inclusion des publics, de la confiance en les dirigeants locaux, du savoir-faire local (qui plus est à proximité des JO), il a néanmoins été retenu que la société Troopy ne pourrait rivaliser avec des groupes, certes sérieux et appuyés sur des capitaux publics ou étrangers, dont les offres ne se montrent pourtant pas qualitativement supérieures. Ces éléments auraient certainement dû jouer en la faveur de Troopy ».
Trois entreprises élues
Des initiatives qui n’ont visiblement pas fait le poids face à Yego, CityScoot et Cooltra, tous trois retenus parmi les 9 candidats qui avaient déposé un dossier en février 2022. La Mairie de Paris a tranché selon quatre critères, à savoir la responsabilité environnementale, l’offre financière, la disponibilité de l’offre et, enfin, le partage de l’espace public et la sécurité des usagers. Yego, CityScoot et Cooltra auront donc le monopole de l’activité d’autopartage dans la capitale à partir d’octobre prochain, et ce pour une durée de cinq ans. En contrepartie, ils reverseront une part de leurs revenus à la Mairie de Paris pendant cette période.
La suite pour Troopy ?
En dépit de cette « incompréhension », Axel Vilaseca n’a d’autre choix que d’essayer de rebondir. L’acteur précise être « à la recherche de nouvelles synergies avec les acteurs économiques et institutionnels du secteur des mobilités » dans le but d’assurer une continuité de services à ses utilisateurs. Dans le cas contraire, il sera dans l’obligation de se retirer du marché en octobre 2023.