La marque Audi est contrainte d’adopter une plateforme électrique Chinoise

La marque Audi est contrainte d’adopter une plateforme électrique Chinoise

Audi prend une plateforme électrique chinoise en partenariat avec SAIC.

© Audi

Encore difficile à imaginer il y a seulement quelques mois, Audi n’a pas eu d’autres choix que d’adopter la plateforme électrique du constructeur chinois SAIC pour produire ses voitures électriques sur le marché chinois. Un choix aux multiples conséquences stratégiques qui est loin d’être anodin pour la marque premium de Volkswagen Group. 

C’est un tournant dans le développement de la voiture électrique de Volkswagen Group en Chine dans un premier temps. Empêtré dans les retards pris par la nouvelle plateforme électrique du groupe. Sa marque Audi n’avait pas d’autres choix pour rester sur le marché chinois. Un échec qui aura des conséquences à moyen terme pour le groupe Volkswagen.

Une plateforme chinoise pour se sauver sur le marché chinois

Depuis quelques mois, Audi faisait le tour du marché chinois pour se trouver une plateforme électrique capable de suppléer la plateforme interne SSP mécatronique (Scalable Systems Platform) qui ne sera prête au mieux qu’en 2029, soit trois années de retard sur le programme initial. Une démarche pour le moins surprenante qui avait généré de nombreuses rumeurs plusieurs fois démenties.

Cette fois-ci c’est confirmé. Le constructeur automobile chinois SAIC Motor, qui distribue la marque MG Motor, a confirmé un partenariat en cours avec Audi concernant les plates-formes de véhicules électriques de nouvelle génération.

Plateforme SAIC Motor Limited : un concurrent avec MG Motor

Il semble loin le temps où les constructeurs chinois copiaient les technologies occidentales dans le moteur thermique. Aujourd’hui, c’est le contraire. Les marques européennes n’ont pas d’autres choix que d’aller chercher en Chine les solutions les plus efficientes pour la production de voitures électriques.

Devant faire face un retard de sa plateforme SSP déployé au niveau du groupe Volkswagen et destinée à tous les prochains modèles électriques, la marque Audi n’avait pas d’autres solutions que de trouver une solution externe pour ne pas se faire sortir du marché chinois.

Si la plateforme SSP du projet emblématique Trinity ne voit le jour qu'en 2028 ou 2029, Audi accumulerait un retard considérable et pourrait se faire sortir du marché chinois où la concurrence est très importante.  De son côté, SAIC Motor a officiellement confirmé sa collaboration avec Audi, bien que les détails spécifiques restent limités.

Le retard de la plateforme SSP pèse sur le groupe Volkswagen

Il est difficile d’évaluer aujourd’hui en quoi ce partenariat affectera l'électromobilité et le leadership technologique du constructeur allemand. Mais il y aura évidemment des conséquences que l’on peut certainement rapprocher des discours inquiétants et anxiogènes concernant la marque Volkswagen. « Le toit est feu, nous allons connaître des mois difficiles », disait la semaine dernière Thomas Schaefer, PDG de Volkswagen à l’occasion d’une réunion avec 2000 cadres supérieures. Des mots très durs et anxiogènes concernant l’avenir du constructeur de Wolfsburg. Un avenir qu’il juge incertain avec à la clé l’obligation d’économiser 10 milliards d’euros dans les trois ans.

Trois ans de retard pour la plateforme mécatronique

La plateforme MEB devait servir  de base à la future plateforme mécatronique SSP (Scalable Systems Platform). Cette dernière devait arriver en 2026, dans le cadre du projet Trinity. Elle n’arrivera en fait au mieux qu’en 2029 avec trois années de retard. Bien trop tard !

« C’est la prochaine génération de plateforme mécatronique 100 % électrique, entièrement numérique et ultra-évolutive qui verra le jour. Elle reprendra brillamment le flambeau à partir de 2026 et établira de nouveaux standards, tant en termes d’autonomie que de vitesse de charge et d’expérience de conduite connectée », soulignait-on chez Volkswagen Group.

Cariad : l’échec de Volkswagen Group

Pour rappel, Oliver Blume, récent patron du groupe Volkswagen, poursuit sa réorganisation du constructeur avec une remise à plat de la filiale Cariad, consacrée au développement des logiciels. Les nombreux retards et bugs rencontrés par la firme sur de nombreux modèles, dont sa gamme électrique, ont précipité cette réorganisation en profondeur. L’un des principaux changements repose sur une ouverture du groupe à des partenaires technologiques extérieurs, afin de concevoir une architecture logicielle digne des meilleurs spécialistes et de la concurrence. Un changement total de stratégie et de mentalité pour un groupe longtemps convaincu de pouvoir assumer seul son développement dans les logiciels. Aujourd’hui, le groupe base le réalignement de Cariad sur cinq grandes évolutions.

Coopérations internes et externes pour sauver le software

Cariad devra collaborer plus étroitement avec les différentes marques du groupe et notamment Audi, pour définir une architecture logicielle commune efficace. Le constructeur a déjà perdu beaucoup de temps et d’argent en raison de ses logiciels. La concurrence a pris de l’avance, souvent grâce à des partenariats technologiques forts avec de purs spécialistes du software. La nouvelle équipe dirigeante de Cariad devra jouer collectif et profil bas pour fournir rapidement la technologie informatique nécessaire aux marques du groupe.

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