Une navette autonome se prêterait à de nombreux usages, comme se rendre à des rendez-vous médicaux pour 51 % des sondés du baromètre Vedecom/Macif.
© Macif
Selon la troisième édition du baromètre Véhicule autonome mené par l'Institut français dédié aux mobilités de demain, Vedecom, et l’assureur Macif, la mise en place de véhicules mutualisés et automatisés constitueraient l’avenir des modes de déplacement, en particulier dans les zones rurales.
Réalisé auprès d’un panel de 4 009 personnes représentatif de la population française entre le 28 septembre au 17 octobre 2022, la troisième édition du baromètre sur l’acceptabilité du véhicule autonome Vedecom/Macif a été publiée le 9 mars dernier. Alors qu’Opel développe un prototype de véhicule autonome destiné à la circulation en milieu urbain dans le cadre d’un projet initié par Bosch, ce type de mobilité semble de plus en plus populaire auprès des Français. À condition qu’elle soit déployée en guise de transport collectif.
Puisqu’un Français sur deux subit son moyen de déplacement quotidien…
Actuellement, plus de 56 % des sondés utilisent les transports en commun, notamment les plus jeunes âgés de 18 à 24 ans et les personnes habitant dans une grande ville, disposant généralement d’un arrêt à moins de 5 minutes de leur domicile. Au sein de cette proportion, seuls 10 % des Français en font leur premier mode de mobilité principal. Toutefois, ce chiffre pourrait augmenter compte tenu du contexte de hausse des prix de l’énergie, le coût d’une voiture personnelle dépassant l’aspect écologique poussant à opter pour les transports en commun, à environ 56 % contre 42 %.
D’après les données du troisième baromètre Vedecom/Macif, 20 % des Français interrogés privilégieraient les transports en commun pour leurs déplacements quotidiens s’ils pouvaient choisir. Malheureusement, l’éloignement par rapport à l’offre de bus/tram/métro existante demeure un obstacle majeur. Ainsi, pour près d’un répondant sur deux, le mode de transport choisi s’avère contraint, encore plus en zone rurale où quasiment 80 % des Français déclarent ne pas avoir le choix dans leur façon de se déplacer. Diversifier l’offre de transport, surtout en commun, en adoptant de nouvelles solutions semblerait donc être la meilleure option.
… la navette automatisée rendrait accessible la mobilité
Parmi les pistes potentielles, l’utilité de la navette automatisée serait positivement perçue par 9 Français sondés sur 10. Plus précisément, 30 % la jugent utile partout, 28 % surtout dans les grandes villes, 19 % dans les petites villes et 16 % dans les villages. Elle se prêterait également à de nombreux usages, comme se rendre à des rendez-vous médicaux (pour 51 %), à la gare la plus proche (pour 46 %) ou au travail (pour 45 %).
Néanmoins, pour que celle-ci incarne le futur de la mobilité dans chaque territoire de l’Hexagone, il faut qu’elle soit comprise et concrètement appréhendée. Comme le baromètre 2022, celui de 2023 démontre que le test d’un véhicule automatisé partagé favorise une meilleure acceptabilité car ceux qui ont déjà vu ce type d’engins sont 42,5 % à se projeter dans un usage régulier du véhicule automatisé, et même plus de 45 % lorsqu’ils en ont déjà utilisé un – contre 32 % pour la population totale.
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Multiplier les expérimentations, en priorité dans les zones rurales où l'usage de navettes autonomes s’avère le plus nécessaire, et mener un travail de pédagogie : voilà les conclusions limpides émergeant de ce rapport. Une idée que confirme Yann Arnaud, directeur Innovation à la Macif : « Nous sommes convaincus que le véhicule autonome doit d’abord répondre à un besoin de société avant d’être une technologie individuelle et cette conviction est d’autant plus affirmée dans le contexte actuel. C’est en ce sens que la navette autonome partagée permettra de redynamiser des territoires isolés en donnant accès à l’emploi, à la santé ou en rendant la mobilité accessible à tous. »