La télématique embarquée pour prévenir les risques routiers
L’AMRAE (l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise) vient de dévoiler ses Cahiers techniques 2019. Dans cette publication, elle fait l’éloge de la télématique en tant qu’outil de prévention pour la sécurité routière.
Les motivations des entreprises à équiper leurs véhicules de la télématique embarquée n’ont cessé d’évoluer. D’abord utilisée pour la géolocalisation auprès des flottes d’intervention, de dépannage et de livraison, la télématique offre aujourd’hui toutes sortes d’informations (kilométrages, émissions de CO2, temps de parcours,etc.). La remontée des données récoltées permet ainsi la maintenance prédictive du véhicule et l’optimisation des TCO par exemple.
Garantir la sécurité : l’une des priorités de la télématique embarquée
Mais, et c’est ce que l’AMREA entend démontrer à travers ses Cahiers techniques 2019, la télématique embarquée peut également être un facteur déterminant de prévention dans le cadre de la sécurité routière. Pour cause : lorsqu’un accident survient, la position et la gravité du sinistre peuvent être connus en temps réel. De même, l’analyse de certains paramètres, tels que les excès de vitesse ou les freinages brusques, esquissent une cartographie de la conduite du collaborateur.
Par l’exploitation de ces reportings, les managers ont alors les moyens d’agir sur le comportement des conducteurs et de préserver leur sécurité en les invitant à suivre des formations ou à adopter l’éco-conduite. Et les premiers retours s’avèrent plutôt positifs puisqu’un test mené sur six mois auprès de 85 véhicules d’une flotte britannique annonce une chute de 98 % des comportements dangereux et une baisse de 40 % de la sinistralité.
Sécurité ou surveillance ?
La télématique, un outil technique qui ne remplace cependant pas la dimension humaine, comme le rappelle Patrick Lacroix, le président de la commission automobile de l’association. « Si la prévention continue de jouer pleinement son rôle en matière de sécurité et de respect des véhicules, elle sera bientôt, de manière incontournable, épaulée par la télématique embarquée », précise-t-il.
D’autant que quelques réticences, pointées par l’AMREA dans son guide, freinent toujours la généralisation de la télématique embarquée au sein des flottes, même si sa croissance s’avère prégnante. En tête des blocages mis en avant : le coût d’installation, mais également l’adhésion en interne, condition sine qua non à la mise en place de ce système s’apparentant pour certains à de la surveillance. Et ce, bien que la télématique embarquée préfigure l’avenir de l’automobile, puisqu’elle « est une étape vers le véhicule connecté puis autonome de demain », juge Patrick Lacroix.