L'usine Toyota de Saint-Pétersbourg produisait notamment le RAV4.
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Toyota vient de vendre son usine russe à l’institut public NAMI alors que le groupe Hyundai-Kia a cessé de produire ses véhicules dans le pays. La porte est plus que jamais grande ouverte pour les constructeurs chinois, qui pourraient même récupérer au passage plusieurs sites industriels.
Toyota et l’État russe viennent de trouver un accord pour la vente de l’usine du constructeur installée à Saint-Pétersbourg. Le groupe a annoncé le « transfert de son usine de production de véhicules à NAMI à compter du 31 mars 2023 ». L’accord porte sur les bâtiments et le terrain. L’institut public NAMI a déjà récolté les sites de Renault et Nissan dans le pays pour un euro symbolique en 2022. Des usines qui pourraient profiter aux constructeurs chinois, puisqu’ils sont désormais seuls sur le marché russe, avec les marques locales. En effet, le groupe Hyundai-Kia a cessé sa production depuis le mois d’octobre dernier. Un arrêt difficile pour le constructeur, puisque, selon les données fournies par Inovev, plusieurs de ses modèles figuraient parmi les voitures les plus vendues dans le pays en 2022. La Kia Rio occupait la quatrième place, devant la Hyundai Solaris, tandis que la Hyundai Creta était septième. Même dans un contexte de marché en chute libre, la position du constructeur coréen était donc importante. En 2022, sa production représentait 22 % de la production totale de véhicules particuliers en Russie. Ces retraits et arrêts successifs ouvrent en grand les portes du marché local aux firmes chinoises.
Constructeurs chinois déjà positionnés
Le retrait de tous les constructeurs européens, japonais et coréens laisse le champ libre aux marques chinoises. Les firmes locales comme Avtovaz, Gaz ou UAZ n’ont pas les ressources nécessaires pour affronter ces sociétés dynamiques et financièrement solides. Des entreprises accueillies à bras ouverts par Moscou, dans le cadre de la relation étroite entretenue par les deux pays et renforcée depuis la guerre en Ukraine. Un exemple de cette coopération a déjà vu le jour dans l’automobile, puisque la marque Moskvitch a été ressuscitée grâce à la fabrication de modèles chinois sous licence. Le scénario pourrait se renouveler pour d’autres marques, avec l’aide des sites industriels disponibles. La part de marché des marques chinoises devrait ainsi poursuivre sa croissance, avec une présence sur tous les segments et non plus sur les seuls véhicules d’entrée de gamme.