Le CNPA plaide pour une réouverture encadrée des concessions automobiles
Craignant comme l’ensemble de la filière automobile un effet domino de la chute des ventes et des commandes sur les usines de production, le CNPA souhaite une réouverture des points de vente ou, a minima, la transformation du click and collect avec possibilité d’essayer un véhicule.
Afin d’éviter les perspectives d’un effondrement des entreprises du commerce et d’un arrêt ou d’un semi-arrêt de la production industrielle à très court terme d’ici à la fin novembre-début décembre 2020, le CNPA plaide activement pour la ré-ouverture des points de vente dans le courant du mois de novembre.
Effondrement des commandes et baisse importante des livraisons
« La pente des derniers chiffres depuis l’instauration du second confinement est implacable, et on voit bien - sans surprise - que le click and collect sera loin d’être suffisant, explique Xavier Horent, délégué général du CNPA. Nous disons aux différents ministères la nécessité de donner une perspective réaliste, sur plusieurs mois, en s’appuyant sur des mesures pragmatiques à l’instar de l’Allemagne ou de l’Espagne. C’est la raison pour laquelle nous plaidons auprès de Matignon, en vue du prochain Conseil de défense attendu cette semaine, une ouverture raisonnée du commerce automobile. » Et d’ajouter : « Sans distribution, l’effet domino bloquera à très court terme l’appareil productif et l’écosystème automobile. Enfin, il ne faut surtout pas oublier que l’accès à la mobilité et son maintien dans le temps est un élément essentiel de la stabilité sociale du pays. »
Les concessions encore ouvertes en Europe
Rappelons que l’ouverture des concessions est encore possible dans une majorité de pays de l’Union européenne : Finlande, Autriche, Allemagne, République tchèque, Danemark, Espagne. Pour permettre cette réouverture, le syndicat de Suresnes demande au gouvernement de statuer sur plusieurs points lors de son prochain Conseil de défense, à savoir :
Un classement des commerces de l’automobile en ERP 5, indiquant la faculté de gérer les flux de clientèle sans compromis avec la sécurité sanitaire.
La réouverture des showrooms doit rester conditionnée à l’éligibilité à l’activité partielle quelle que soit la baisse de chiffre d’affaires. Si les points de vente étaient autorisés à ouvrir, les entreprises concernées sortiraient des activités partiellement ou totalement fermées sur décision administrative, perdant ainsi le bénéfice de chômage partiel sans condition de baisse de chiffre d’affaires.
Un système obligatoire de prise de rendez-vous, avec la tenue d’un registre, pour garantir une traçabilité et un étalement du flux de clientèle.
Respect intégral des protocoles sanitaires en place, voire un renforcement avec une augmentation de la jauge à 10 m2 par client présent dans les showrooms automobiles - à l’instar de l’Allemagne. Les points de vente peuvent subordonner la réalisation de la visite au chargement par le client de l’application Tous Anti-Covid.
Possibilité d’essayer un véhicule
Autre demande importante issue d’une concertation entre la PFA et le CNPA : la possibilité d’essayer un véhicule. Si l’ouverture des concessions n’était pas possible rapidement, il faudrait mettre en place dès la fin de la semaine un dispositif permettant aux clients d’essayer des véhicules à proximité des points de vente ouverts. Une demande concerne aussi l’autorisation du commerce de véhicules d’occasion : effectué à l’extérieur des établissements. Ces deux possibilités ne pourront toutefois pas répondre au problème général posé à l’amont et l’aval de la filière.