Le CNPA zoome sur les Français et la mobilité en régions
À un an des présidentielles et alors que les élections régionales se profilent, le CNPA publie les résultats d’un sondage mené avec l’Institut Harris Interactive sur « Les Français et la mobilité en région » et remet aux candidats un Manuel des mobilités. Une bonne piqûre de réel…
À l’occasion de la publication de son Manuel des mobilités, le CNPA révèle les résultats d’une enquête sur la perception de la mobilité par les Français dans leur région à travers trois grands axes : les restrictions de circulation en ville avec l’instauration des zones à faibles émissions (ZFE), le renouvellement du parc automobile et les perspectives en matière de motorisations (électromobilité, diesel, …), et les mesures d’aménagement attendues par les Français en faveur d’une politique multimodale et inclusive en zone urbaine comme dans les territoires.
Pour 59 % des Français, la voiture reste le premier moyen de transport privilégié pour leurs trajets domicile-travail, bien avant les transports en commun (18 %), le covoiturage (5 %) et le deux-roues (2 %). Pour 39 % des Français, l’offre de transport en commun ne correspond pas à leurs besoins, un pourcentage en hausse de 7 points par rapport à l’étude de 2020.
ZFE : une bombe à retardement pour l’exécutif ?
L’étude pointe aussi que 60 % des Français ignorent ce qu’est une ZFE et les conséquences de sa mise en place dans leur mobilité au quotidien. Et près d’un Français sur deux déclare n’avoir pas connaissance de l’interdiction, au cours des années à venir, des véhicules diesel dans certaines zones urbaines.
De la nuance avant toute chose
« Si les objectifs de transition écologique et énergétique sont bien compris et partagés par les Français, la plupart d’entre eux n’adhérent pas aux politiques restrictives qui concernent leur mobilité au quotidien, signe que l’acceptabilité de ces mesures constitue aujourd’hui un enjeu majeur. En effet, 75 % des Français sont favorables à des mesures pour diminuer la pollution des véhicules, mais 45 % d’entre eux sont opposés à la suppression des véhicules diesel dans les agglomérations et 71 % considèrent que c’est une mesure excessive voire, tout à fait excessive », fait encore apparaître l’enquête.
La fée électricité mène encore trop grand train
67 % des Français se déclarent désormais informés par rapport aux choix des motorisations alternatives (+ 14 % par rapport à l’étude de 2020). Sondés sur leurs intentions d’achat à un horizon cinq ans, 58 % des Français opteraient pour un véhicule hybride, 53 % pour un véhicule essence, 36 % pour un véhicule électrique, et 28 % pour un véhicule diesel. S’agissant des 36 % de Français qui choisiraient un véhicule électrique, 90 % d’entre eux habitent en centre-ville ou en périphérie d’une grande ville.
Les freins à la conversion aux véhicules 100 % électriques sont invariables : « 67 % des Français estiment que les véhicules électriques sont encore trop chers, 60 % jugent l’autonomie insuffisante et 43 % le véhicule trop long à recharger ».
Le nouvel essor d’une pensée girondine
L’étude pointe l’importance des régions au-delà de l’État centralisateur, ce qui n’a rien d’une surprise eu égard à notre récente histoire des mouvements sociaux.
Ainsi, 61 % des Français estiment que les régions devraient développer davantage les aides à l’acquisition de véhicules propres. Les Français estiment par ailleurs que les régions doivent développer les infrastructures nécessaires pour favoriser l’émergence de nouvelles solutions de mobilités et permettre ainsi une réelle multimodalité : 58 % des Français estiment que la région devrait accentuer le développement des parkings relais en périphérie, 55 % l’offre de transports en commun, 49 % l’aménagement de pistes cyclables, et 47 % des mesures d’aménagement et incitatives au covoiturage et à l’auto-partage.