Navya va jouer son avenir dans les prochains mois.
Spécialiste de l’autonomisation de la conduite, Navya annonce être en cessation de paiements et, compte tenu de son cours de Bourse et de la liquidité des actions sur le marché, demande sa mise en redressement judiciaire. La survie de l'entreprise est clairement en question.
Navya annonce avoir procédé à une déclaration de cessation des paiements auprès du tribunal de commerce de Lyon. La société fait état d’un passif exigible et ne dispose pas de ressources disponibles suffisantes pour y faire face et la direction précise que « toutes les tentatives d’adossements auprès d’investisseurs ont échoué ». Navya a donc été contrainte de demander l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire.
Navya suspend son cours de Bourse
Le tribunal de commerce de Lyon se prononcera sur cette demande d’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire lors d’une audience qui se tiendra le 31 janvier 2023. « L’objectif de cette procédure de redressement judiciaire est d’évaluer toutes les solutions permettant de pérenniser l’activité, maintenir les emplois ainsi que rechercher des investisseurs dans le cadre d’un plan de redressement, par voie de continuation ou d’un plan de cession », indique un porte-parole du groupe, qui précise que dans ce contexte, Navya a aussi demandé à Euronext de procéder à la suspension de son cours de Bourse.
Navya a multiplié les faux pas en fin d’année 2022
Basée à Villeurbanne, Navya emploie 280 salariés. L’entreprise avait défrayé la chronique mi-décembre 2022 au sujet d’un projet de financement de 30 millions d’euros qui avait été communiqué alors qu’il n’était pas bouclé et vraisemblablement pas légal. Fin décembre, le groupe avait remanié son directoire et début janvier 2023, avait nommé Olivier Le Cornec président du directoire en remplacement de Sophie Desormière.
La survie de Navya vraisemblablement suspendue au choix de certains actionnaires
L’avenir semble sombre pour Navya, pourtant triple lauréat du plan France Relance, qui n’a mis à la route que 200 navettes Autonom Shuttle dans 25 pays depuis 2015. L’entreprise n’a surtout jamais trouvé un semblant d’équilibre économique. Le silence d’actionnaires de référence comme Valeo ou Keolis en dit long sur la situation, même si la présence de ces géants au capital peut être une dernière planche de salut pour le groupe présidé par Charles Beigbeder. On ne peut que l’espérer pour ne pas que la France abandonne un segment de marché qui peine certes à décoller, mais qui reste indubitablement plein d’avenir.