« Le futur de Renault, c'est l'électrification »
Avec les nouvelles générations du Master, du Trafic et du Kangoo, Renault affûte sa stratégie « produits VU », accélère dans l’électrification de ses gammes et se lance dans la commercialisation de services connectés. Tout juste nommé directeur Alliance de la division véhicules utilitaires, Denis Le Vot explique la voie qu’il s’est tracée.
L’Automobile & L’Entreprise : Entre présence accrue sur le marché chinois, électrification des gammes et plus de synergies entre les trois marques de l’Alliance, quels bénéfices peuvent attendre de votre stratégie les gestionnaires de flotte ?
Denis Le Vot : D’abord que nous soyons compétitifs. Gagner des parts de marché à l’échelle mondiale, élargir nos gammes, travailler les synergies entre les marques est essentiel pour faire du volume et avoir une taille industrielle. Nous pouvons ainsi être le premier vendeur de vans en Europe, et ce n’est pas hasard. Cela nous permet aussi d’avoir une offre très complète et d’étendre l’électrification de nos gammes en valorisant l’expérience acquise en Chine, pays le plus avancé en ce domaine. Notre taille, c’est aussi la possibilité de répondre aux besoins de nos clients en proposant des adaptations et transformations par notre filiale Renault Tech ou par l’un de nos 400 carrossiers agréés. Cela concerne un utilitaire Renault sur trois.
A&E : Aujourd’hui, un constructeur d’utilitaires doit penser mobilité, connectivité, services. Comment voyez-vous le futur proche de Renault VU ?
DLV : Notre taille encore nous permet d’investir en R & D et de développer les technologies du futur. Dans quelque temps, nous commercialiserons Easy Connect for fleet, notre première proposition en termes de connectivité. Ce système ouvert s’adapte à tous les types de clients : ils pourront recevoir nos données au travers de leur logiciel et leur propre plate-forme informatique pour gérer au plus près leur flotte. Nous allons même leur offrir, avec notre filiale de financement RCI, la possibilité d’opter pour des services logiciels qui nous sont propres et orientés « gestion de flotte ».
Le futur de Renault c’est aussi l’électrification. Avec les nouvelles normes de dépollution, le TCO d’un véhicule électrique sera bientôt inférieur à celui d’un thermique. Nous avons été pionniers et ne cessons d’anticiper. Un exemple avec la livraison à domicile, qui va quadrupler dans les quinze années à venir. Pour nous, une réponse à cette croissance est EZ-Flex. Ce véhicule électrique de 3 m3 que nous allons expérimenter avec La Poste pendant deux ans est un atout pour le « dernier kilomètre ». En effet, avec lui vous optimisez le volume de chargement. Vous êtes ainsi plus productif car vous gagnez du temps et faites baisser le coût par colis. En plus, vous êtes plus écologique puisque vous réduisez le nombre de tournées.
A&E : Qu’est-ce qui différencie Renault de ses concurrents ?
DLV : En premier lieu, notre parfaite connaissance de nos clients, la robustesse, mais aussi la fiabilité et les performances de nos véhicules, et enfin une vie à bord de haut niveau avec une ergonomie de l’habitacle entièrement tournée vers les utilisateurs. Nos utilitaires, de plus, sont extrêmement sûrs, intégrant désormais la plupart des Adas que l’on trouve sur les véhicules particuliers. Au fil des années, notre collaboration avec nos partenaires, Mercedes-Benz Vans notamment, nous a permis de matérialiser l’excellence Renault en qualité de fabrication.
A&E : Un mot sur votre collaboration avec Nissan alors que l’Alliance connaît quelques soubresauts ?
DLV : Elle a plus que du sens pour nos deux marques : le nouveau Nissan NV 250 en est une preuve. La croissance de Renault sur le marché du pick-up grâce à Nissan, dont la puissance dans ce domaine est manifeste, en est une autre. Il est clair que la collaboration Renault-Nissan, au sein de l’Alliance, va continuer.