Le groupe chinois GAC lance sa stratégie de développement mondial. En Europe, notamment en France, la marque Aion jouera le rôle de défricheur.
© GAC
Le constructeur automobile soutenu par l’état chinois GAC veut conquérir le monde. GAC compte notamment s’implanter en Europe dès 2024 grâce à sa gamme de voitures électriques et sa marque Aion. Le marché automobile français est en bonne place sur la feuille de route.
Alors que le salon automobile de Munich est placé sous influence chinoise, il est intéressant de relever que GAC, pour Guangzhou Automobile Corporation, vient de dévoiler les grandes lignes de sa stratégie d’internationalisation, qui passe notamment par l’Europe.
Pour prendre la mesure de la surface financière de GAC, on peut renvoyer aux résultats financiers du premier semestre 2023 du groupe avec un chiffre d’affaires dépassant 29 milliards d’euros. Naturellement, GAC Motor n’est pas le principal contributeur du groupe, mais ce détour par le bilan financier donne une idée de ses ressources.
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GAC est déjà en négociations avancées avec des partenaires français
Le top management de GAC souligne que la Chine est devenue le premier exportateur mondial de véhicules à l’issue du premier semestre 2023, avec 2,14 millions d’unités, devançant pour la première fois le Japon. Dès lors, GAC entend devenir un constructeur mondial et dévoile son plan stratégique baptisé « 1551 ».
Le premier objectif concerne les volumes de voitures et GAC table sur 500 000 ventes hors de Chine d’ici 2030. Une ambition qui vise cinq régions du monde : l’Europe, essentiellement son G5, les marchés d’Asie-Pacifique hors Chine, les pays de la CIS, Russie en tête, la zone EMEA et l’Amérique du Sud. Le France est à l’agenda de GAC à court terme et la marque Aion doit y être déployée fin 2024, début 2025. Elle devrait s’appuyer sur des concessionnaires établis et sur une banque française de premier plan.
Reflet de l’industrie automobile chinoise, GAC a des ambitions mondiales
En France comme en Europe, GAC mise sur la compétitivité de ses voitures électriques, tandis qu’il continuera à proposer des véhicules thermiques et hybrides sur d’autres marchés, comme dans les pays de la zone Asie-Pacifique. Dans cette région, GAC prévoit de créer des usines de production en Thaïlande, en Malaisie et au Myanmar.
Pour la zone MEA, l’activité est pilotée depuis Dubaï qui supervise le Golfe mais aussi les usines SKD en Tunisie et au Nigeria et les sites CKD en Egypte et en Afrique du Sud. Pour les marchés recouverts par la CIS, la Russie est bien entendu prioritaire et le groupe GAC étudie la possibilité d’y créer une usine de production. Enfin, pour l’Amérique centrale et latine, le centre de gravité sera logiquement positionné au Mexique, sachant que GAC opère déjà commercialement dans certains pays, comme au Chili, par exemple, à l’image du lancement fin août 2023 du SUV Emkoo.
En France, GAC compte mettre en avant la marque Aion avec des concessionnaires traditionnels
En Europe, la tête de pont de GAC sera donc la marque Aion qui produit des SUV et des berlines électriques. Aion doit arriver sur le marché français d’ici 2025 et selon un porte-parole de la marque, elle devrait s’appuyer sur des concessionnaires traditionnels, tout en s’adossant à une banque de premier plan pour les offres de financement. De quoi créer une concurrence intra-chinoise dans la logique de distribution française, alors que MG et BYD arrêtent déjà de jouer à fleurets mouchetés.
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