Jean-Charles Verbaere, président du groupe éponyme, dans le showroom de sa nouvelle concession Kia, à Douai.
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À l’occasion de l’inauguration de la concession éco-responsable Kia Verbaere Automobiles à Douai, Jean-Charles Verbaere n’a pas caché son attachement à la marque coréenne, en confirmant la stratégie d’expansion de son groupe.
À l’occasion de l’inauguration de la nouvelle concession Kia de Douai, dans la Cité de l’automobile de Dechy, Jean-Charles Verbaere, président du groupe éponyme, revient sur ce projet qui reprend la nouvelle identité de la marque et déploie des solutions éco-responsables. Il met l’accent sur ses ambitions futures avec Kia, mais aussi sur le développement global de son groupe, qui distribue quatorze marques. Le site accueille aussi un centre VO DEX, une enseigne sur laquelle le dirigeant mise beaucoup.
Auto Infos : Que représente l’inauguration de cette imposante concession Kia pour vous ?
Jean-Charles Verbaere : Comme toujours, c’est un moment important et ce jalon vient consolider notre développement avec Kia. Une marque avec laquelle nous travaillons bien depuis 2017 à Valenciennes. Le site de Douai représente une étape importante, car le projet représente un investissement de 2,2 millions d’euros, pour une empreinte foncière de 20 000 m², dont 3 000 m² de surface construite. Je parle d’étape car nous envisageons d’autres développements avec Kia dans le Nord.
Auto Infos : Quand avez-vous pris la décision d’opter pour une concession éco-responsable qui apporte de nouvelles solutions dans la gestion de l’énergie ?
Jean-Charles Verbaere : Nous avons intégré la problématique énergétique dès le début du projet, avant que la guerre entre la Russie et l’Ukraine n’éclate. Nous avons retenu la solution des panneaux solaires à double-face et cela couvre 80 % de la consommation électrique du site. Nous avons travaillé avec un opérateur qui accompagne les projets de Lidl en Europe. Il maîtrise parfaitement ces structures et intègre les enjeux du décret tertiaire. Pour les emplacements VO à l’extérieur, nous avons fait confiance à Rossini Energy, un acteur local spécialiste des carports et de la recharge des voitures, avec un schéma direct entre les équipements solaires et les batteries. Nous allons déployer 80 bornes de charge sur le site, dont 30 pour le parc de stockage situé derrière la concession. En outre, pour couvrir 100 % des besoins du site, nous allons implanter deux éoliennes domestiques.
Auto Infos : Est-ce une première au sein de votre groupe de distribution ?
Jean-Charles Verbaere : Oui, c’est une première et nous réfléchissons à ces solutions pour d’autres sites. Mais ce n’est pas toujours simple, surtout quand il faut prendre en compte des bâtiments déjà existants, car la charge des panneaux solaires est importante sur la structure métallique du bâtiment. Il y a donc des arbitrages budgétaires à faire.
« Nous allons continuer à investir et à nous développer »
Auto Infos : Quel est le potentiel de la zone de chalandise de Douai pour Kia et comment s’articule-t-elle avec celle de Valenciennes ?
Jean-Charles Verbaere : Les deux sites sont très complémentaires. En effet, la zone de chalandise de Douai est autonome délimitée par Orchies, l’A1 et Cambrai. Nous recevons tous types de clients à Douai, des particuliers, souvent attirés par l’argument de la garantie, et des professionnels, un segment en progression. À Douai, en année pleine, nous tablons sur un volume de 350 véhicules en visant 450 en 2025, notamment grâce à l’apport des véhicules utilitaires de la marque. À 350 véhicules, nous ressortons à plus de 3 points de part de marché locale. À Valenciennes, la performance est très haute, 4,5 points de part. Nous avons réalisé 400 immatriculations de VN en 2022 et tablons sur une fourchette de 350 à 380 cette année, majoritairement avec les particuliers. On se rend compte que le potentiel de Kia est vaste, avec une profondeur de gamme très dense, en termes de silhouettes comme de technologies. Et la qualité des produits est vraiment impressionnante.
Auto Infos : Allez-vous continuer à investir fortement à l’avenir ou envisagez-vous une phase de consolidation ?
Jean-Charles Verbaere : La stratégie de notre groupe a été définie il y a trois ans et elle reste très claire. Nous voulons être multimarques, multisites et multi-activités. Nous devons répondre au mieux aux nouvelles demandes de certains clients. Par exemple, à Lille, nous constatons une tendance au déséquipement des foyers en deuxième voiture et il faut pouvoir proposer d’autres solutions. C’est pourquoi nous avons lancé la marque Unripe pour les mobilités douces, VAE, trottinettes et scooters électriques, avec un succès déjà avéré, auprès des flottes notamment. Nous aurons bientôt un nouveau développeur de ce business dans la zone de Strasbourg. D’une manière générale, nous allons donc continuer à investir et à nous développer, en priorité avec les marques que nous distribuons déjà, même si nous restons ouverts à d’autres opportunités, bien entendu, comme nous l’avons démontré avec MG.
Auto Infos : Pourriez-vous aussi distribuer des motos à l’avenir ?
Jean-Charles Verbaere : Nous ne pensons pas distribuer des motos, car j’estime que c’est un milieu très spécifique, caractérisé par la passion, et ce n’est pas le secteur que je maîtrise le mieux.
« En France, DEX vise 14 000 transactions annuelles en 2025 avec 50 franchisés »
Auto Infos : La concession de Douai s’accompagne du premier site VO de DEX en France, comment allez-vous développer cette activité névralgique ?
Jean-Charles Verbaere : Depuis notre prise de contrôle, DEX est une filiale à part entière qui est séparée des autres activités du groupe Verbaere. C’est effectivement le premier site en France et cinq autres vont ouvrir cette année, dont deux avec des franchisés extérieurs au groupe. En Belgique, DEX s’articule déjà autour de dix-huit centres, dont un détenu en propre. C’est une nouvelle carte très importante dans notre jeu et l’enseigne est très attractive et draine des candidats de qualité. En tant que holding, nous gérons les stocks de VO et nous les portons financièrement aussi. Nous assurons aussi le remarketing et nous pouvons nous appuyer sur un logiciel maison, exploitant l’IA, pour assurer un dispatch intelligent des véhicules, au bon endroit et au bon prix. C’est une parfaite illustration de la dimension phygitale du business, une forte présence digitale et des outils modernes, mais aussi des centres pour assurer des essais de qualité et un closing en confiance.
Auto Infos : À court terme, quelles sont vos ambitions avec l’enseigne DEX ?
Jean-Charles Verbaere : En Belgique, DEX représente aujourd’hui 8 500 transactions par an, dont 6 500 en BtoC. En France, nous visons un volume de 14 000 unités dans deux ans, avec cinquante franchisés. Le succès de DEX va continuer de reposer sur son pragmatisme, des structures agiles avec un vendeur dédié a minima et des budgets commerciaux maîtrisés et aucune dépense inutile. Pour choisir les meilleures zones d’implantation, nous utilisons aussi l’outil Stat & Geo qui a fait ses preuves avec d’autres acteurs automobiles.
Auto Infos : À voir le showroom DEX de Douai, on peut penser que vous proposez des véhicules plutôt premium, est-ce votre positionnement ?
Jean-Charles Verbaere : Pas nécessairement, non, nous proposons des véhicules très variés. D’une manière générale, nous sommes dans le périmètre de moins de 5 ans et moins de 60 000 km. La véritable force que nous avons réside dans un reconditionnement très exigeant, qui valorise effectivement toutes nos voitures.
Auto Infos : Quelles solutions de financement proposez-vous aux clients qui viennent chez DEX ?
Jean-Charles Verbaere : DEX va bientôt pouvoir s’appuyer sur sa propre captive, par le biais d’un accord conclu avec une banque européenne. Vous en saurez plus au mois de juin. Pour monter ce projet, nous nous sommes inspirés de ce que certains groupes de distribution ont déjà réalisé.
Auto Infos : Toujours au chapitre du VO, vous aviez lancé votrevoiturepaschere.fr, que devient cette plateforme dédiée aux VO « petits prix » ?
Jean-Charles Verbaere : Pour être honnête, cela n’a pas été très concluant. Le problème des coûts de remise en état s’est révélé difficile à résoudre.