Le groupe Volkswagen a modifié ses approvisionnements en semi-conducteurs pour sécuriser la production de ses futurs modèles.
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Le groupe Volkswagen a revu son processus de sélection des composants électroniques pour simplifier ses architectures logicielles et mieux maîtriser ses approvisionnements.
Le groupe Volkswagen vient de mettre en place une nouvelle méthode de sélection pour ses approvisionnements en semi-conducteurs. Touché par la pénurie en composants électroniques, le constructeur a revu ses processus internes pour reprendre en mains ce sujet capital. La firme a mis en place un comité d’approvisionnement en semi-conducteurs (Semiconductor Sourcing Committee), composé de membres des services Achats et Développement des différentes marques, de la division Volkswagen Group Components et de Cariad. Le travail de ce comité consiste à sélectionner les semi-conducteurs et composants électroniques présents dans les calculateurs embarqués. Jusqu’à présent, les équipementiers fournissaient les systèmes dans leur ensemble, en choisissant eux-mêmes les composants internes. Le groupe allemand a repris la main sur ce choix grâce à ce comité. Ce dernier travaille avec les équipementiers, qui fournissent toujours les calculateurs et autres systèmes électroniques. Pour les éléments conçus en interne, le constructeur achètera directement les semi-conducteurs auprès des spécialistes mondiaux. « La transparence dont nous bénéficierons sur les semi-conducteurs permettra d’anticiper les difficultés d’approvisionnement et de mettre en œuvre d’éventuelles alternatives techniques. Autre effet positif : la réduction du nombre de variantes matérielles entrainera une simplification au niveau logiciel » explique Karsten Schnake, membre du directoire de Skoda en charge des achats et responsable du groupe de travail transversal intermarques Compass (Cross Operational Management Parts & Supply Security).
L’automobile devient un des principaux consommateurs de semi-conducteurs
La pénurie traversée par l’industrie automobile après le Covid a généré une reprise en mains des approvisionnements chez tous les constructeurs. Devancée par les sociétés d’électronique grand public, l’industrie automobile revient progressivement parmi les principaux acheteurs de semi-conducteurs dans le monde grâce à l’électrification et à la numérisation des véhicules. Ainsi, le groupe Volkswagen souligne qu’en 1978, la Porsche 911 ne comptait qu’un seul calculateur, qui regroupait 8 semi-conducteurs. Aujourd’hui, le Skoda Enyaq possède 90 unités de commande électronique embarquées, pour un total de 8 000 composants électroniques. Selon le groupe, l’automobile serait actuellement le 5ème acheteur mondial de semi-conducteurs, pour un montant global de 47 milliards de dollars. Dès 2030, cette industrie devrait passer à la 3ème place, avec un montant total de 147 milliards de dollars.