Entretien

Mobilité durable : « Le label "employeur pro-vélo" doit vivre ! »

Antonin Moriscot

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Rencontre avec Olivier Schneider, président de la Fédération française des usagers de la bicyclette. 

L’Automobile & L’Entreprise : Quelles sont les missions de votre structure, la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) ?

Olivier Schneider : La Fédération française des usagers de la bicyclette agit pour la promotion du vélo comme mode de déplacement quotidien. Elle regroupe plus de 430 associations de cyclistes urbains et défend les intérêts de 3 millions de cyclistes quotidiens et de 17 millions d’usagers réguliers. Avec les entreprises, nous sommes beaucoup dans des actions de pédagogie, de sensibilisation et de prévention de l’accidentalité routière.


A&E : Vous avez présenté, l’an dernier, le « label employeur pro-vélo » : qu’est-ce que ce mécanisme et à qui s’adresse-t-il ?
OS : Cette démarche, lancée par la FUB et l’Ademe, est le fruit d’une réflexion engagée en juin 2019 en réponse à un référentiel européen jugé trop exigeant sur certains points et donc compliqué à mettre en œuvre en France. Dans un premiers temps nous avons eu l’idée d’organiser des ateliers avec les employeurs volontaires pour trouver un compromis entre exigence, ambition et efficacité. De là est né un premier référentiel visant à promouvoir et soutenir la pratique du vélo en entreprise. En parallèle, l’État a lancé le « coup de pouce vélo » et une discussion s’est alors engagée avec la ministre Barbara Pompili en vue de faciliter le stationnement vélo aux abords des entreprises et fixer les contreparties attendues. Le mécanisme que nous avions alors imaginé s’est doucement imposé. Le label employeur pro-vélo est caractérisé par le financement d’un audit pour les entreprises candidates puis par la mise en place de moyens pour développer la pratique du vélo par leurs salariés.

>> À LIRE AUSSI : Les entreprises « vélo-friendly » distinguées par un nouveau label


A&E : Comment les entreprises candidatent-elles et quelles sont les grandes étapes de cette labellisation ?
OS :
Les employeurs du secteur public, privé ou associatif doivent s’inscrire sur une plateforme numérique qui déclenche ensuite un pré-diagnostic en ligne. Une fois le dossier complet, une réunion de cadrage est programmée entre la structure souhaitant être labellisée et un prestataire qui connaît le référentiel établi et les critères de labellisation. De là découle ensuite le financement nécessaire à la mise en place des actions présentées par l’entreprise pour favoriser la mobilité vélo de ses salariés. La somme allouée dépend du nombre de sites concernés ainsi que du nombre d’employés présents sur site. L’ultime étape passe par la visite d’un organisme certificateur de type Afnor pour décerner l’un des labels imaginés : bronze, argent ou or. J’insiste sur le fait que ce sont les sites qui sont labellisés et non les entreprises directement : il serait contre-productif de distinguer une entreprise multi-sites alors que la pratique du vélo est encouragée et favorisée sur un seul lieu d’exercice des activités.


A&E : Où en est-on aujourd’hui et comment envisagez-vous l’après ?
OS :
Au début de l’aventure ! Les confinements successifs ont retardé le lancement du mécanisme et les discussions avec le ministère de la Transition écologique, chargé des Transports ont été un peu plus longues que prévues. Dans le cadre du « Plan vélo » et du programme « Objectif employeurs pro-vélo » porté par le Gouvernement, les financements sont sécurisés pour une période de 3 ans (40 millions d’euros de budget) afin de labelliser près de 4 000 entreprises et d’amorcer le financement de 20 000 places de stationnement vélo sécurisées en entreprise. Mais, l’idée directrice est que le label « employeur pro-vélo » vive ensuite et qu’il soit reconnu par les employeurs mais aussi les salariés eux-mêmes. Pour les premiers, la labellisation reçue peut même être valorisée dans leur bilan RSE. Pour les seconds, cela peut constituer un plus en matière de qualité de vie au travail ou être un critère d’attractivité.

Entretien initialement publié dans le n°270 (novembre 2021) de L'Automobile & L'Entreprise 

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