Les immatriculations de voitures neuves en France ont progressé de 24,23 % en mars par rapport à la même période de 2022.
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Le marché automobile français des voitures particulières semble en bonne forme depuis le début de l'année 2023, mais il faut se méfier des apparences et de la simple lecture des chiffres. En mars 2023, les immatriculations ont progressé de 24,23 % en données brutes, et de 15,2 % sur l'ensemble du premier trimestre. En revanche, le véhicule utilitaire léger accuse un repli de 2,61 % sur la même période.
D'après les statistiques mensuelles fournies par la Plateforme Automobile (PFA) et AAA Data, le marché automobile français des voitures particulières enregistre une nouvelle hausse de 24,23 % en données brutes par rapport à la même période l'an passé, totalisant 182 713 immatriculations. Sur l'ensemble du premier trimestre 2023, la hausse de 15,2 % pour 420 888 véhicules immatriculés. Le marché du véhicule utilitaire léger ne suit pas la même tendance. Si les ventes ont évolué de 3,81 % en mars 2023, le marché du VUL accuse une baisse de 2,61 % sur les trois premiers mois de l'année.
Un rattrapage des livraisons dans les concessions
Si l'on se borne à ces données brutes, tout va bien pour le monde automobile ! Pourtant, ces datas ne reflètent pas du tout la réalité du marché français. Rappelons tout d'abord qu'il y a un effet rattrapage en raison de la crise des semi-conducteurs qui avait retardé un grand nombre de livraisons dans les concessions l'an passé. Ce reflux des livraisons est réel et permet aux constructeurs d'évacuer les nombreuses commandes en attente. C'est juste un rattrapage et rien de plus puisque le marché du premier trimestre 2023 accuse un repli de - 26,15 % par rapport à la période d'avant-crise Covid (premier trimestre 2019). Autre problème qui avait disparu avec la crise : les immatriculations réalisées par quelques constructeurs dans les dernières 24 heures avant la clôture du mois... C'est une curiosité qui pourrait laisser penser que quelques volumes tactiques sont encore immatriculés.
« Black & White pour un marché automobile printanier en mars 2023, analyse Xavier Horent, délégué général de Mobilians. + 24 % pour les véhicules particuliers neufs et + 14 % pour les véhicules industriels, mais des prises de commandes déprimées depuis avril 2022, à - 9 % sur les véhicules particuliers et à - 34 % sur les véhicules utilitaires légers depuis le début de l’année. De même, le marché du véhicule d’occasion est en baisse de 6 % depuis janvier dernier ». Et d'ajouter : « Retenons que le marché se situe à - 26 % par rapport au premier trimestre 2019, la production comme la commercialisation ne parvenant pas à restaurer ses niveaux d’avant-crise sanitaire ».
Les commandes en baisse de 9 % depuis janvier 2023
Les commandes sont toujours mal orientées depuis avril 2022. Depuis le début de l’année, les commandes sont à - 9 % en VP et à - 34 % en VUL. Signes d’une certaine tension sur les carnets de commandes pour le premier semestre, les rabais et remises des marques font leur retour.
Le marché de l'occasion poursuit sa chute
Le marché occasion accuse une baisse de 6 % depuis le début de l’année. Même si la situation semble s’améliorer, il subsiste encore un manque de véhicules récents dans le circuit des ventes de professionnels à particulier. Cela se traduit par des transactions une nouvelle fois en baisse et des tensions sur les prix qui, globalement, subsistent. Le marché de l'occasion fonctionne maintenant avec deux dynamiques bien distinctes selon que l’on regarde les véhicules d’occasion de moins de 10 ans ou de plus de 10 ans : lente érosion du marché des véhicules de moins de 10 ans et report sur le marché de plus de 10 ans. En 2011, les véhicules d’occasion de moins de 10 ans représentaient 63 % du marché, contre 52 % en 2023, soit une baisse de 11 points. Les transactions concernant les véhicules de plus de 10 ans atteignent maintenant 48 % des transactions contre 37 % en 2011.
La Chine produit 20 % du segment électrique français
La dynamique des véhicules électriques ne se dément pas et gagne encore 4 points de part de marché par rapport à mars 2022, et ce malgré un prix moyen des véhicules proche des 40 000 euros. Le jeu concurrentiel sur l’offre électrique s’intensifie au bénéfice des clients échaudés par les stratégies « valeur vs volume ». Ces stratégies des marques vont nécessairement évoluer face au positionnement prix/prestations des nouveaux entrants sur le marché électrique.
« Rappelons cependant que les véhicules produits en Chine représentent 20 % du segment électrique, quand Pékin n’a jamais dépassé 1 % des parts du marché thermique, complète Xavier Horent. Les dynamiques du véhicule d’occasion sont désormais très partagées, les plus récentes restant à l’ombre, les plus de 10 ans prenant la lumière avec 48 % des transactions. L’évolution tendancielle du parc roulant – central en termes de décarbonation – promet beaucoup de fausses notes dans le jazz des ZFE qui se joue sans aucune partition commune ».
Bonne croissance des marques françaises
Le groupe Stellantis affiche une progression de 31,36 % au mois de mars, une première depuis le début de l'année après des chiffres en fort recul. Sa part de marché est de 31,36 % dans l'Hexagone. À l'exception de Jeep (- 36,46 %), les marques Alfa Romeo (+ 131 %), Peugeot (+ 35 %), Opel (+ 28,74 %), Fiat (+ 20,56 %), Citroën (+ 18,79 %) ou encore DS (+ 4,97 %) ont signé des rebonds significatifs. De son côté, les immatriculations du groupe Renault ont évolué de + 25,67 % : celles de Renault et de Dacia ont respectivement progressé de 30,19 % et 19,4 %. La part de marché du groupe français est de 23,24 %.
Les marques étrangères profitent du rebond des livraisons
On constate cette même orientation à la hausse du côté des marques importées. En mars, les ventes du groupe Volkswagen ont progressé de 22,12 % de ses immatriculations. Toutes les marques ont vu leurs ventes évoluer à la hausse : Cupra (+ 108 %), Porsche (+ 35,2 %), Seat (+ 29,4 %), Audi (+ 21,06 %), Volkswagen (+ 21,98 %) et Skoda (+ 0,59 %).
À l'exception de Smart (- 41,4 %), de Lexus (- 27,52 %), de Kia (- 14,46 %), de Suzuki (- 12 %), de Mercedes (- 10,22 %), de Ford (- 7,46 %), de Volvo (- 6,05 %), les ventes de marques Land Rover (+ 110,81 %), Tesla (+ 79,59 %), BMW (+ 77,9 %), Mini (+ 72,29 %), Mitsubishi (+ 44,54 %), Nissan (+ 32,92 %), Hyundai (+ 14,46 %), Toyota (+ 5,41 %), Jaguar (+ 3,13 %) ont fait des bonds significatifs.