Leader sur son marché, Flexfuel Energy a vendu l'an dernier 53 900 kits de conversion à l'E85.
En s’appuyant sur les données de NGC-Data, L’Argus a décortiqué le marché des boîtiers de conversion à l’éthanol. Bien qu’encore modeste, ce dernier a connu une envolée l’an passé.
Les fabricants de boîtiers éthanol sont à la fête ! L’an passé, les ventes de boîtiers de conversion à l’E85 ont connu des croissances à trois chiffres si on se réfère aux données de NGC-Data. Pour rappel, le montage d’un boîtier de conversion à l’éthanol n’est autorisé en France que depuis fin 2017. Il s’agit donc d’un marché encore jeune, encore compliqué à décrypter. Pour le cerner, il faut aller fouiller dans le fichier national du système d’immatriculation des véhicules car chaque transformation demande théoriquement la mise à jour de la carte grise.
Décalage entre le nombre de conversions et la mise à jour des cartes grises
Le nombre total de certificats d’immatriculation ayant été modifiés l’an dernier est de 52 332 conversions. Un chiffre étonnant, loin des 85 000 installations de boîtiers annoncées par la filière du bioéthanol. Simple problème de délais administratifs ou négligence de la part des automobilistes qui seraient nombreux à ne pas modifier le document officiel après la transformation de leur véhicule. Un acte souvent payant en fonction des régions. Un comportement qui serait étonnant alors que le contrôle technique exige la conformité de la carte grise.
Si le marché à tripler, il reste néanmoins faible. Une grande majorité des automobilistes apparaît encore frileuse à l’idée de passer à l’éthanol, « que ce soit par peur d’endommager son moteur ou à cause des coûts d’installation », explique l’étude. Pose comprise, le coût de cette modification peut varier entre 700 et 1 500 euros environ, en fonction de la complexité du moteur.
Succès auprès des véhicules de plus de 8 ans
L’étude montre que ce sont les véhicules âgés de plus de 8 ans qui connaissent la plus forte progression de conversion. En revanche, le montage de kit sur des voitures de moins de 2 ans demeure marginal, moins de 4 % du total, pour des raisons de garantie du véhicule.
Enfin, c’est dans le Grand-Est qu’il y a eu le plus grand nombre de certificats d’immatriculation modifiés après un passage à l’éthanol l’an dernier : 8 445, soit environ 16 % du total. La présence d’une aide régionale qui se terminait en fin d’année dernière a sans doute motivé bon nombre de ces habitants à passer le cap rapidement. Mais la palme de la plus grosse progression revient à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui se classe deuxième. Le nombre de conversions y a été multiplié par 7,5, passant de 981 en 2021 à 7 361 en 2022.