Le Mondial de l'Auto 2022 "new look" table sur 300 000 ou 400 000 visiteurs.
© PFA / FIEV
À moins d’un mois de l’ouverture du Mondial de l’Auto de Paris, première édition post-Covid, les organisateurs estiment que l’événement doit agréger des tendances diverses. En mode patchwork, symbole d’une filière et d’un monde qui changent.
« Les salons ne sont que le reflet de leur industrie », lance Luc Chatel, président de la PFA, pour expliquer certaines lacunes de l’édition 2022 du Mondial de l’automobile, notamment le poids des constructeurs absents, et pour justifier des initiatives foisonnantes mais parfois dépourvues de fil rouge. Il n’élude d’ailleurs pas l’ombre des absents : « Les constructeurs ont moins besoin de salon qu’auparavant, surtout qu’ils savent aujourd’hui créer leurs propres événements. Ils doivent aussi contrôler leurs dépenses et c’est pourquoi le Mondial est cette année moins long et doté d’une offre de stands loin des cathédrales que nous avons pu connaître. Il suit le concept de sobriété ». Pour lui, l’important sera de satisfaire les exposants présents et d’attirer entre 300 000 et 400 000 visiteurs, loin du million de la dernière édition. Un nouveau positionnement que nous avait déjà détaillé Serge Gachot, directeur du Mondial de l’Auto.
La visite d’Emmanuel Macron espérée
Pour y parvenir, il mise sur une offre éclectique qui n’hésite pas à aller sur des territoires BtoB, comme en témoigne l’adossement à Equip Auto. Ou l’organisation du Paris Automotive Summit (voir l'édition 2021), qui réunira des grands dirigeants comme Carlos Tavares ou Luca de Meo, par exemple, et des hommes politiques, l’espoir de recevoir le président de la République Emmanuel Macron étant caressé. Ce pourrait être l’occasion de donner les modalités du leasing social et de l’équation complexe des 100 euros par mois. Un espace dédié à la mobilité professionnelle, sur 1 600 m², réunira les VUL et posera la question des ZFE, des flux de livraisons urbaines et du dernier km. La Banque des territoires sera aussi présente par le biais de start-up (Clem, Mobivolt…). « Le Mondial doit montrer que la filière automobile française se mobilise autour des mutations en cours pour proposer des solutions », souligne Luc Chatel.
Villebrequin, Netflix et du gaming pour attirer les jeunes
Par ailleurs, le Mondial revendique aussi une dimension festive par la voix de Frédéric Bedin, président du directoire d’Hopscotch. Nocturnes animées tous les soirs, stand Villebrequin de 590 m² avec la 1000Tipla, la vidéo de teasing ayant déjà enregistré 900 000 « vues », un espace gaming avec des lancements de jeux et la nouvelle BatCycle, la présentation de la saison 2 de la série « Balle perdue » de Netflix et un grand karting électrique indoor.
Tant qu’il y aura des voitures…
Rassurons-nous, il restera encore des voitures à voir. Grâce au groupe Renault, venu au complet et en masse, et à Stellantis, plus économe (Peugeot, DS et Jeep, mais sans Citroën, Opel ou Fiat…). Les constructeurs asiatiques seront au premier plan (Vinfast, BYD, Wey, Seres ou Ora), tandis que le Crédit Agricole Consumer Finance confirme sa démonstration de force avec Agilauto, FCA Bank, Sofinco, Leasys Rent, et des marques comme DR, MG, Fisker, Tesla ou encore Vinfast. Le secteur bancaire, qui mise sur l’essor des produits de financement locatif, va quadriller le salon (BNP Paribas, BPCE, etc.). Certains groupes de distribution seront aussi présents, comme le holding Cosmobilis (BYmyCAR, En voiture Simone, Fleetway, Goa, Marcel, Ucar) et Emil Frey France, via sa marque commerciale Autosphere spécialisée sur les VO. En outre, des voitures d’exception seront exposées grâce à une collection de Ferrari et des sportives « made in France ». En effet, les marques de luxe (Ferrari, Lamborghini, Aston Martin…) ne viennent plus à Paris, préférant le ciblage du salon de Dubaï par exemple. Genève et sa cohorte de supercars et de préparateurs ont d’ailleurs mis le cap sur Doha, un autre rapport à l’argent et à l’écologie. À l’autre extrémité du spectre, les minivoitures seront représentées par neuf constructeurs au minimum. Une occasion de découvrir la prometteuse marque électrique espagnole Silence.
Vulgariser la transition énergétique
Des essais routiers seront aussi proposés entre la porte de Versailles et Issy-les-Moulineaux. Une cinquantaine de modèles seront disponibles (essentiellement des voitures, les deux-roues restant l’apanage du Mondial de la Moto et d’autres événements sur les nouvelles mobilités), dont une quinzaine de VUL, notamment à hydrogène. C’est peut-être là qu’il faut trouver le fil directeur d’un salon : l’électrification (essentiellement BEV et FCEV). L’ensemble de l’écosystème de l’électromobilité sera représenté (fournisseurs d’infrastructures, d’énergie, de services, Electrique Box de l’Avere et la PFA…) et les organisateurs promettent beaucoup de pédagogie pour favoriser la transition énergétique. Tout en croyant en leur bonne étoile, estimant que « la passion de l’automobile survit en France et que la plupart des Français ont tout simplement besoin d’une voiture dans la vie de tous les jours ».
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