Pénurie de chauffeurs routiers : les propositions de l’IRU et d’ITF pour lutter contre ce phénomène

Pénurie de chauffeurs routiers : les propositions de l’IRU et d’ITF pour lutter contre ce phénomène

En 2022, environ 11 % des emplois de conducteurs n'ont pas été pourvus.

L'Union internationale des transports routiers (IRU) et la Fédération internationale des travailleurs des transports (ITF) viennent de présenter leur proposition afin de résoudre la préoccupante pénurie de chauffeurs routiers.

Le 21 juin, l'IRU, organisation mondiale représentant plus de 3,5 millions d'opérateurs du transport routier, et l'ITF, Fédération internationale des travailleurs du transport représentant 18,5 millions de salariés du secteur, ont conjointement dévoilé un plan d'action visant à remédier aux pénuries de chauffeurs.

Cette nouvelle approche vise à instaurer des conditions de travail décentes et des normes équitables pour les chauffeurs exerçant leur activité à l'étranger, tout en simplifiant et en faisant respecter les règles pour les travailleurs et les employeurs. L'objectif est également de parvenir à un meilleur équilibre des réservoirs de main-d'œuvre nationaux en matière de conducteurs, en évitant de transférer les problèmes d'un pays à un autre. Il est essentiel de souligner que ce plan ne vise pas à remplacer les initiatives nationales existantes ni à compromettre les normes de sécurité ou les conditions de travail.

« La pénurie de chauffeurs devient rapidement incontrôlable. Équilibrer l'offre et la demande mondiales de main-d'œuvre par des mesures simples pour faciliter l'immigration légale et mettre fin à l'exploitation des conducteurs non-résidents est un moyen de résoudre le problème, de soutenir le travail décent et de maintenir les services vitaux de transport routier en mouvement », souligne Umberto de Pretto, secrétaire général de l'IRU.

Pour Stephen Cotton, secrétaire général de l'ITF : « Les gouvernements, les employeurs des transports et les clients multinationaux des transports doivent travailler avec les syndicats pour créer des emplois décents afin de mettre fin aux pénuries de chauffeurs. Le transport routier ne pourra attirer et retenir les chauffeurs que s'il s'appuie sur la coopération entre toutes les parties prenantes et les titulaires de droits pour garantir un travail décent, les droits fondamentaux du travail et de véritables protections sociales. »

11 % de postes de chauffeurs vacants, l’urgence d’une coordination internationale

En 2022, environ 11 % des emplois de conducteurs n'ont pas été pourvus. Cette pénurie devrait s'aggraver dans les prochaines années, car dans de nombreux pays, jusqu'à un tiers des conducteurs actuels devraient partir à la retraite au cours des trois prochaines années. Si aucune mesure n'est prise, le nombre de postes de conducteurs non pourvus pourrait plus que doubler d'ici à 2026.

Le plan élaboré par les deux organisations internationales est destiné à être présenté à l’ONU, aux différents gouvernements nationaux ainsi qu'aux opérateurs de transport.

En ce qui concerne l'ONU, les demandes formulées par les organisations internationales comprennent plusieurs aspects. Elles réclament l'élaboration d'un cadre mondial fournissant des directives claires pour protéger les droits des conducteurs non-résidents, l'amélioration des conditions de conduite afin de garantir la sécurité et le bien-être des conducteurs, l'accroissement de la cohésion sociale et, enfin, l'harmonisation des normes de qualification et la reconnaissance transfrontalière.

Au niveau des gouvernements, les demandes formulées visent à mettre en place plusieurs mesures concrètes pour faire face à la pénurie de conducteurs routiers. Ces mesures comprennent : la modification et l'application des procédures d'immigration de travail pour protéger les conducteurs non-résidents ; la réduction de la bureaucratie pour permettre une immigration légale plus facile pour les conducteurs ; le renforcement de la reconnaissance des qualifications des pays tiers via des accords bilatéraux ; le renforcement de l'application des lois et réglementations sur le transport routier ; la subvention de programmes nationaux de formation et d'intégration.

L'IRU et l'ITF appellent les opérateurs de transport routier à mettre en place des programmes opérationnels d'intégration pour les chauffeurs non-résidents. L'objectif est de garantir que ces chauffeurs bénéficient des mêmes conditions de travail que la main-d'œuvre nationale. De plus, les opérateurs de transport routier sont encouragés à soutenir les processus de formation, de gestion des compétences et de certification.

En plus des mesures déjà mentionnées, d'autres solutions sont également préconisées pour faire face à la pénurie de conducteurs routiers. Parmi celles-ci : la subvention des frais de licence et de formation, la construction de zones de stationnement plus sûres et sécurisées avec de meilleures installations, l'encouragement d'un plus grand nombre de femmes et de jeunes dans la profession et l'amélioration du traitement des conducteurs et de la compréhension de la profession.

Nous vous recommandons

1,5 milliard d’euros pour décarboner le transport par la route

1,5 milliard d’euros pour décarboner le transport par la route

Le budget de l’Etat consacrera l’an prochain 1,5 milliard d’euros pour renforcer les aides à l’acquisition de véhicules propres, dont des poids-lourds électriques. La part destinée aux PL n’a pas été précisée.13,3 milliards...

Le label ESG 2023 du secteur du Transport et de la Logistique récompense 58 entreprises

Le label ESG 2023 du secteur du Transport et de la Logistique récompense 58 entreprises

L’entreprise TTR possède le plus beau camion MAN de France

L’entreprise TTR possède le plus beau camion MAN de France

Le Mercedes-Benz GenH2 Truck franchit la barre des 1 000 kilomètres avec un plein d'hydrogène

Le Mercedes-Benz GenH2 Truck franchit la barre des 1 000 kilomètres avec un plein d'hydrogène

Plus d'articles