Préparant la reconquête, Mazda France et son réseau abordent 2023 plutôt sereinement.
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En visant secrètement plus, Mazda table sur un volume de 10 000 ventes de voitures neuves en France en 2023. Son président, Laurent Thézée, explique aussi que la marque va aider son réseau au premier semestre pour amorcer un retour à une rentabilité plus significative.
Comme de nombreux constructeurs, Mazda a connu une année 2022 nuancée sur le marché français avec un volume de 7 040 immatriculations, soit un repli de 25,8 %. « L’année a été troublée par des problèmes de production liés à une indisponibilité de composants très variés, des vérins électriques pour hayon de coffre, des éléments de feux automatiques, etc. Nous avons donc eu des difficultés à livrer, mais d’un autre point de vue, notre début d’exercice 2023 est assuré, car nous avons un portefeuille d’un peu plus de 3 000 véhicules », expose Laurent Thézée, président de Mazda France, avant de préciser que le mois de janvier a aussi été porteur sur le front des commandes, 811 véhicules, contre 505 en janvier 2022.
Travailler à la fois sur le canal des particuliers et des entreprises
En 2022, la baisse des ventes a été prononcée sur le canal des particuliers ce qui s’explique en partie par la hausse de tarifs des voitures, pourtant encore modérée chez Mazda, à 4,75 %, et compensée, en partie seulement, par un important travail sur la LLD. En revanche, Mazda a dû fortement augmenter le prix de ses pièces détachées, lourdement pénalisée par les troubles logistiques et la hausse des coûts qui ont suivi. Par ailleurs, dans le périmètre des flottes, les ventes ont représenté 10 % du volume total, un axe de redressement prioritaire pour cette année, avec un objectif de 20 % via les TPE, les PME et les offres de LLD à professionnels.
100 % des concessionnaires Mazda ont signé les objectifs de ventes 2023
Malgré ce contexte pétri d’incertitudes, Laurent Thézée estime que Mazda débute l’année lancée, dans de bonnes dispositions. Notamment parce que la convention réseau a apporté des solutions et que 100 % des concessionnaires ont signé l’objectif de vente de 10 000 unités. Un objectif mesuré alors que la direction table sur un marché français du VPN à 1,65 million d’immatriculations. « Nos ambitions sont moindres qu’en 2022, car nous savons que nous ferons encore face à des problèmes de production. Notre priorité est d’être réalistes et d’accompagner au mieux nos partenaires distributeurs », explique Laurent Thézée, sans s'interdire de croiser les doigts et en relevant que cet objectif correspond à une part de marché de 0,61 %, qui devient 0,9 % en termes de segments couverts.
Open points et logique de plaques de concessions
Le réseau s’articule autour de 71 investisseurs, pour 107 concessions et 9 points de services. « Nous couvrons 67 % du territoire avec le réseau et nous avons donc encore des open points. C’est d’ailleurs une des missions de François Liquier qui vient de nous rejoindre en tant que responsable du développement réseau », indique Laurent Thézée. Et de poursuivre : « Nous cherchons une logique de plaques, autour d’un volume de 400 voitures, et nous discutons donc prioritairement avec nos concessionnaires déjà en place ». Un réseau mené par les groupes Legrand, Mont Blanc Automobiles, Auto Real ou encore Lempereur. Notons que Mazda a encore 18 points de vente exclusifs en France.
Mazda a changé de partenaire financier début 2023
Parmi les autres grandes priorités à l’agenda se trouvent le lancement de nouveaux services et le travail sur la rentabilité du réseau. Mazda propose depuis le premier janvier 2023 une garantie 6 ans et 150 000 km aux clients particuliers. Des facilités sont aussi mises en œuvre pour l’assistance : au-delà des trois premières années, si l’entretien est réalisé dans le réseau une nouvelle année est offerte. Mazda va aussi lancer de nouveaux produits de financement ayant changé de partenaire en début d’année pour travailler avec BNP Paribas avec sept conseillers et des key account managers dédiés. En outre, l’articulation avec le chantier de l’activité flottes sera simplifiée avec Arval. Pour la gestion des encours, Mazda passe par FCAB. Ce choix de dissocier les deux est imposé par Mazda Europe, même si les partenaires peuvent varier selon les pays.
Redresser une rentabilité qui à chuté à 0,2 %
Enfin, Mazda va s’arc-bouter sur le redressement de la rentabilité du réseau, « une rentabilité moyenne de 1,2 % sur les six dernières années, mais qui a dévissé à 0,2 %, à cause des problèmes de livraison évoqués en préambule », dixit Laurent Thézée. À court terme, cela va rester juste au-dessus du point mort et par conséquent, Mazda France a décidé de soutenir son réseau au premier semestre 2023 : « Les critères de marge variable sont simplifiés elle sera même garantie à 4 %. Plusieurs charges seront aussi allégées, comme celles relevant des SI, par exemple ». Cette année, la marque va privilégier les performances, traduisez les volumes.
Pas de contrat d'agent en perspective chez Mazda
En guise de conclusion, Laurent Thézée confirme aussi que Mazda ne considère pas le contrat d’agent comme une option : « Ce n’est pas adapté à une marque comme la nôtre, une marque qui doit se vivre localement. Nous dépendons de l’engagement des concessionnaires et de leurs équipes. C’est notamment crucial pour garantir une expérience client de qualité et par extension, pour renforcer notre positionnement premium ».