Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, lors de sa venue sur le salon Hyvolution, ce jeudi 2 février.
© Clotilde Gaillard
Se tenant à la Porte de Versailles les 1er et 2 février 2023, le salon Hyvolution, centré sur l’hydrogène, a reçu la visite du ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure. L’occasion pour l’homme politique de rappeler que cette énergie constitue un enjeu clé de la décarbonation.
« Il y a 6 ans, les acteurs étaient peu nombreux à prêcher pour l’hydrogène, qui n’en était encore qu’au stade de laboratoire. Aujourd’hui, nous entrons dans la phase industrielle », a fait valoir Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, lors de sa venue sur le salon Hyvolution, ce jeudi 2 février. Un événement phare du secteur que l’homme politique a même qualifié de « Festival de Cannes de l’hydrogène ».
>> À LIRE AUSSI : L’hydrogène va-t-il écrire le futur de nos mobilités ?
Il faut dire que le gouvernement fonde désormais beaucoup d’espoir dans cette technologie « qui va permettre de décarboner notre industrie », ajoute Roland Lescure. Afin « d’épouser cette nouvelle révolution et de développer une filière globale et cohérente », a d’ailleurs accompagné « son passage à l’échelle » avec un plan hydrogène d’envergure. Plus récemment, un plan d'investissement pour l'Europe de 40 millions d'euros signé par la Banque européenne d'investissement (BEI) et le groupe belge Punch a également été déployé.
« La réponse européenne s’organise »
Si la France a su avancer ses pions sur l’échiquier de l’hydrogène en se plaçant comme principal bénéficiaire de la PIIEC (pour « Projets importants d'intérêt européen commun » qui désigne un mécanisme de promotion de l'innovation européenne transnationale et stratégique), le pays est aussi leader sur les brevets s’intéressant à l’hydrogène en Europe. Pour cause : « L’hydrogène se trouve au cœur des solutions de décarbonation » à l’heure où le poids du changement climatique se fait de plus en plus douloureusement sentir.
Pour soutenir l’accélération de ce marché d’avenir pour les entreprises possédant une lourde empreinte carbone, notamment dans le domaine du transport, plusieurs actions sont avancées et « la réponse européenne s’organise », promet Roland Lescure. Par conséquent, « une simplification des aides d’État pour tout ce qui concerne les technologies visant la décarbonation, dont l’hydrogène » interviendra, tout comme un « lancement d’académies industrielles Net Zéro » afin de poursuivre les efforts de recherche. Enfin, « des mesures protectionnistes, au cas où » ne seraient également pas à exclure, suivant le comportement des pays voisins. Bien que le ministre se dise « heureux de voir que les États-Unis sont, eux aussi, passés au mode décarbonation. »
Décarbonation et infrastructure, les maîtres-mots
Si l’hydrogène est un enjeu industriel, c’est également un enjeu « politique, économique et social car ce secteur crée de l’emploi », met en exergue Roland Lescure. Selon le baromètre France Hydrogène, 5 800 emplois directs découleraient d’ailleurs de cette filière, avec l’objectif d’en atteindre plus de 100 000 en 2030. Le nouveau défi à venir sera donc de faire émerger l’infrastructure de ravitaillement et de distribution hydrogène suffisante en France.
>> À LIRE AUSSI : Plan européen de déploiement d’infrastructures pour les carburants alternatifs : les transporteurs satisfaits mais prudents
« Produire une énergie bas carbone et en quantité importante, tel est ce vers quoi nous devons tendre », a déclaré Roland Lescure. Ce dernier a aussi dévoilé qu’à l’occasion d’une réunion qui s’est tenue vendredi dernier en présence des principaux ministres impactés, le président Emmanuel Macron a fait part de son souhait « d’avoir des plans de décarbonation précis et ambitieux » au sein desquels l’infrastructure et le maillage du territoire s’inscrivent comme des points clés.