L'usine GM de Wentzville (Missouri) est l'une des trois touchées par la grève lancée par l'UAW contre les trois grands constructeurs américains.
© General Motors
Le syndicat américain UAW (United Auto Workers) vient de mettre sa menace de grève à exécution dans trois usines majeures appartenant à Ford, GM et Stellantis aux Etats-Unis. Le début d’un bras de fer suivi de près par la Maison Blanche.
La menace était claire. Face à l’échec des négociations menées entre le syndicat UAW (United Auto Workers) et les trois grands constructeurs américains, près de 12 700 ouvriers viennent d’entamer une grève dans trois usines stratégiques aux Etats-Unis. Cet arrêt de l’activité est une première dans l’histoire de l’automobile américaine. En effet, il s’agit de la première grève menée simultanément par le syndicat contre les « Big Three ». Le conflit porte essentiellement sur deux sujets majeurs : une meilleure répartition des résultats financiers records engrangés par les trois groupes et des garanties de préservation de l’emploi dans le processus d’électrification des trois firmes.
Trois usines stratégiques touchées
Pour ce premier mouvement de grève, le syndicat UAW et son président Shawn Fein ont choisi de cibler trois usines stratégiques pour les trois constructeurs. La première est celle de Wayne (Michigan) et produit notamment le populaire Bronco pour Ford. La deuxième est celle de Wentzville (Missouri) et assemble le pick-up Chevrolet Colorado pour GM. Enfin, le troisième site appartient à Stellantis et produit plusieurs modèles importants de la marque Jeep à Toledo (Ohio). Au-delà des volumes, le syndicat vise dans cette sélection quelques-uns des véhicules qui ont permis à Ford, GM et Stellantis d’engranger des bénéfices importants l’année dernière. Si les trois constructeurs possèdent suffisamment de liquidités pour faire face à cette grève, l’installation du conflit dans le temps pourrait les pénaliser lourdement. De son côté, l’UAW a souligné que l’absence de tout accord se traduirait par un élargissement de la grève à d’autres sites industriels.
Le président Biden favorable à un accord rapide
Ce conflit social intervient dans un contexte économique et politique particulier aux Etats-Unis. En effet, Joe Biden a lancé un vaste plan de soutien financier favorable au développement des véhicules électriques produits sur le sol américain. Le président a donc encouragé les différents acteurs de ce conflit à trouver rapidement un accord. De manière plus détournée, l’administration Biden aurait rappelé à Ford, GM et Stellantis les milliards de dollars engagés pour les soutenir aux Etats-Unis face à la concurrence étrangère et notamment chinoise. Un appel du pied pour répartir des bénéfices acquis en grande partie grâce au succès commercial de gros « trucks » à moteurs thermiques.