L’année 2022 a été marquée par une inflation inédite des coûts.
Malgré des hausses de coûts tous azimuts et une activité ralentie l'année dernière, les flottes PL ont maintenu un bon niveau de rentabilité en 2022. Qu’en sera-t-il en 2023 ?
Selon le travail d’analyse opéré par le CNR, 2022 a été marquée par une inflation de toutes les composantes de coûts du transport routier de marchandises longue distance. Poste de coût prépondérant (34,2 % des dépenses totales), le coût des conducteurs enregistre une hausse importante de 9,7 % (pour la rémunération brute moyenne) et de 7,9 % pour ses indemnités annuelles de déplacement.
Les prix des énergies et des matières premières ont, eux, connu des hausses historiques en 2022. Calculés en fin d’année 2022, les coûts kilométriques de carburant progressent ainsi de 21,5 % en un an, les coûts d’entretien-réparations de 15 % et ceux de pneumatiques de 9,8 %.
Le cercle inflationniste a aussi touché la valeur moyenne des véhicules : + 6,2 % pour un tracteur et + 11,9 % pour une semi-remorque. Les prix des véhicules neufs achetés enregistrent une inflation plus importante.
En matière d’activité, le rebond post-covid observé en 2021 ne s’est pas poursuivi en 2022. Le kilométrage annuel moyen parcouru par un véhicule passe ainsi de 112 300 km en 2021 à 108 440 km en 2022.
- 4 % de production en 2022
Les indicateurs de production d’un véhicule et d’activité globale du parc mesurés en 2022 demeurent inférieurs respectivement de - 4,2 % et de - 3,9 % à leur niveau de 2021. Ces deux indicateurs sont du reste nettement inférieurs à leur niveau de 2007, avant la crise économique de 2008/2009 : - 12,1 % et - 13,1 %. Les plus petites entreprises de l’échantillon (< 20 salariés) apparaissent comme plus vulnérables à la dégradation conjoncturelle de 2022.
Cependant, l'analyse financière des entreprises de l’ensemble étudié, témoigne de l’amélioration des performances économiques des entreprises en 2021. « Ces bonnes performances s’apparentent plus à un effet rebond post-covid qu’à un début de croissance durable », nuance le Comité national routier.
Pour le CNR, la dégradation de l’activité, conjuguée à l’inflation record des coûts d’exploitation des véhicules en 2022, risque à terme de fragiliser la santé économique des entreprises.