T&E estime que ces "géants méconnus du monde automobile" ne jouent pas complètement leur rôle en matière de transition énergétique.
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Dans sa dernière étude, Transport & Environment pointe du doigt les résultats des sociétés de leasing françaises en matière d'immatriculation de véhicules électriques. En cause : un taux d'électrification nettement inférieur à celui du marché, freiné par les flottes des entreprises.
Après avoir accusé les loueurs longue durée de surfacturer les véhicules électriques, l'ONG Transport & Environment s'en prend à 8 des 10 premières sociétés de leasing françaises qui seraient à la traîne en ce qui concerne l'adoption des véhicules électriques à batteries. Alors que ce top 10 représente près de la moitié des voitures neuves immatriculées en France sur les cinq premiers mois de l'année (41), l'organisation estime que ces « géants méconnus du monde automobile » ne jouent pas complètement leur rôle en matière de transition énergétique.
Dans le détail, les filiales de Renault, Stellantis, Volkswagen, BNP Paribas et Société Générale affichent une part de mises à la route de véhicules électriques inférieure à la moyenne nationale établie à 15 % au global, 18 % pour le marché des particuliers. Si Renault avec Mobilize et Stellantis Finance & Services frôlent la moyenne avec respectivement 14 % et 14,9 %, Alphabet, BPCE Lease, Toyota Financial Services, Arval, ALD Automotive ou encore Volkswagen Financial Services semblent encore loin du compte. Selon T&E, seules deux sociétés de leasing – Hyundai Capital France et BMW Financial Services – ont un taux d'immatriculation de véhicules électriques supérieur à la moyenne nationale. « Bien qu'ils représentent 2,5 % du marché global, ils établissent un rythme que les autres sociétés de leasing devraient s'efforcer d'imiter », note l'organisation.
Les flottes d'entreprise mises en cause
Le rapport de l'ONG poursuit en spécifiant que le retard est surtout pris du côté des entreprises qui restent davantage attachées aux véhicules thermiques, hybrides ou hybrides rechargeables. Ainsi, dans le leasing professionnel, la part de l’électrique est de seulement 8,5 % sur les cinq premiers mois de l'année contre 21,7 % sur le marché des particuliers, selon les chiffres publiés. Des chiffres à manipuler toutefois avec précaution du fait de la situation exceptionnelle rencontrée par les entreprises depuis maintenant deux ans, pour qui les renouvellements de flottes se sont fortement compliqués en raison de délais de livraison à rallonge ou encore de commandes gelées voire annulées, certains constructeurs ayant choisi de privilégier leurs clients particuliers dans un contexte industriel tendu.
Enfin, si T&E s’en prend à ces sociétés, c’est surtout qu’elle considère que « le secteur du leasing est le géant méconnu du monde automobile ». « En 2023, plus de la moitié (52 %) des voitures neuves immatriculées étaient louées en France. Et les plus grands acteurs – les 10 entreprises analysées dans l'étude – représentent 41 % de l'ensemble des nouvelles immatriculations en France. Ces marques ont un rôle crucial à jouer dans le passage à l'électrique, mais sont jusqu'à présent à la traîne et n'assument pas la responsabilité de la part importante des émissions qu'elles provoquent », estime l'organisation.