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Selon une étude de l'Insurance Institute for Highway Safety (IIHS), les futurs acquéreurs de véhicules d’occasion sont moins enclins à utiliser les aides à la conduite que les propriétaires de véhicules neufs. Un constat qui pourrait avoir une incidence sur la sécurité routière.
Acheter une voiture neuve ou une voiture d’occasion, ce n’est clairement pas la même démarche. Au-delà du budget, les attentes des automobilistes en matière d’équipements ne sont pas les mêmes, comme le prouve le dernier rapport de l'organisation américaine Insurance Institute for Highway Safety (IIHS).
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Afin d’explorer les écarts de perception des acheteurs de voitures neuves ou d'occasion vis-à-vis des technologies Adas, l'IIHS a interrogé un panel de plus de 750 conducteurs – 402 conduisant un VN et 362 un VO – possédant des modèles datant de 2016 à 2019. Ceux-ci se devaient d’embarquer des fonctionnalités avancées d'assistance à la conduite comme l'avertisseur de collision avant avec freinage d’urgence (AEB), l'avertisseur de sortie de voie ou d'angle mort ainsi que le régulateur de vitesse adaptatif (ACC).
Méfiance ou désintérêt ?
L'enquête de l’IIHS a ainsi identifié un décalage entre les acheteurs de voitures neuves et les acheteurs de voitures d'occasion sur la connaissance des Adas mis à leur disposition. De ce fait, 84% des acheteurs de VN étaient au courant que leur véhicule était doté d'un avertisseur d'angle mort, contre seulement 72% des acheteurs de VO. Parallèlement, 77% des acheteurs de VN s’avéraient capables de décrire avec précision en quoi consistait le dispositif d'avertissement de franchissement de ligne, un taux qui ne s’élevait qu’à 66 % parmi les acheteurs de VO. Par conséquent, il n’est pas étonnant de constater que les acheteurs de voitures neuves exprimaient un niveau de confiance plus élevé dans ses fonctionnalités comparé aux acheteurs de véhicules d'occasion.
En apprendre plus pour mieux appréhender
Or, qui dit confiance moindre dit recourt à ces Adas moins fréquent. Pourtant, comme le rappelle l’IIHS, plusieurs recherches démontrent l’utilité de ces équipements, l’AEB réduisant par exemple de 50% les collisions avant-arrière. De même, l'avertissement d'angle mort atténue les risques d’accidents lors des changements de voie de 14%. Ne pas s’en servir ou pas correctement pourrait donc entraîner une augmentation du nombre d’accrochages sur la route.
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Quant à pointer la raison de cette indifférence, voire peut-être de cette suspicion, de la part des acheteurs de VO à l’égard des aides à la conduite, l’IIHS pense qu’elle prend sa source dans le processus de vente. Il faut dire que 95% des acheteurs de voitures neuves ont acheté leur véhicule auprès d'un concessionnaire spécialisé contre seulement 74% de ceux s’étant offert une voiture d'occasion. On peut aussi imaginer que l’acquisition d’un VN nécessitant une implication financière accrue, leurs propriétaires sont plus regardants et intéressés par les options délivrées.