Les marques chinoises sont les seules à profiter de l'effondrement du marché automobile russe.
© Geely
Sous les effets de la guerre en Ukraine et des tensions internationales, le marché automobile russe est complètement sinistré, en chute libre de plus de 60 % depuis le début de l’année. Le départ des constructeurs traditionnels permet aux marques chinoises de prospérer et elles détiennent près d’un tiers du marché.
Le marché des véhicules neufs, VL et VUL, a totalement dévissé en Russie, accusant une chute de - 61 % au cumul des onze premiers mois de l'année. Le chétif mois de novembre en est une parfaite illustration avec 46 403 immatriculations. Les analystes tablent sur 600 000 ventes sur l’ensemble de l’exercice.
Ce repli s’explique par la guerre menée en Ukraine et ses conséquences sur le réseau industriel en Russie et le pouvoir d’achat des habitants. Une situation sous haute tension qui a engendré le départ de très nombreux constructeurs traditionnels, à l’image de Renault, pourtant bien implanté avec Avtovaz (Lada), ou de Toyota, qui perd ici un de ses marchés les plus rentables de la zone Europe élargie.
La part des marques chinoises a bondi en 2022
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, on constate que les marques chinoises ont vu leurs parts de marché bondir depuis le début de 2022 et Haval, Chery et Geely en sont parmi les principales bénéficiaires.
Évolution de la part de marché des constructeurs automobiles chinois en Russie en 2022
Janvier | 9,6 % |
Février | 9,4 % |
Mars | 9,6 % |
Avril | 12,6 % |
Mai | 16,9 % |
Juin | 21 % |
Juillet | 24,3 % |
Août | 25,9 % |
Septembre | 27 % |
Octobre | 29,5 % |
Novembre | 31,3 % |
Encore du potentiel pour les marques chinoises en Russie
Sur le marché, les constructeurs domestiques occupent majoritairement le segment Entry, avec des voitures à moins de 20 000 euros, alors que les marques chinoises gagnent aussi du terrain sur le périmètre des marques mainstream traditionnelles, y compris sur des modèles au-dessus de 20 000 euros.
En 2023, le marché russe devrait timidement progresser pour atteindre 800 000 immatriculations, avec toutes les réserves qui s’imposent bien entendu. Les marques chinoises devraient continuer à progresser pour capter 35 % de part. Le Russie est déjà le sixième marché d’exportation automobile pour les constructeurs chinois.
Pour l’anecdote, précisons encore que derrière le revival de la marque russe Moskvitch se trouve le savoir-faire du groupe chinois JAC !
(avec Reuters)