Le secteur des transports enregistre une forte hausse (+ 37 %) de défaillances.
Alors que les aides gouvernementales liées à la crise sanitaire s’arrêtent, le nombre de procédures collectives repart à la hausse, loin toutefois de son niveau d’avant-crise.
Avec 9 972 procédures collectives ouvertes depuis le début de l’année, dont 7 564 liquidations, le niveau des défaillances d’entreprises augmente de près de 35 % par rapport au premier trimestre 2021. Après être tombées à des seuils historiquement bas ces deux dernières années, les défaillances renouent progressivement avec les niveaux d’avant-crise mais restent encore nettement inférieurs à ceux de 2019 ou de 2018 qui avoisinaient les 14 000 défauts. Amorcée dès novembre 2021, la hausse des ouvertures de procédures s’accélère chaque mois. Tous les secteurs sont touchés, mais les activités en lien avec les consommateurs sont les plus fragilisées. Les entreprises de moins de trois salariés sont les plus touchées et représentent 76 % des procédures.
« Au premier trimestre 2022, l’étau de la crise sanitaire se desserre et les aides s’arrêtent. Un retour à une forme de normalité qui implique aussi une reprise des défaillances. La hausse s’amorce donc et elle est déjà très nette. Aucun territoire n’est épargné par le phénomène », observe Thierry Millon, directeur des études du cabinet Altares.
Le secteur des transports enregistre une forte hausse de 37 % des procédures. Ce taux atteint même + 46 % pour le transport routier de marchandises, qui se classe parmi les secteurs les plus touchés. Plus précisément, le transport routier de marchandises a enregistré 259 entreprises défaillantes au premier trimestre 2022 contre 178 sur la même période un an plus tôt. Le nombre de liquidation est de 193 au premier trimestre 2022 contre 147 au premier trimestre 2021.
« En ce début d’année 2022, la confiance en l’avenir gagnait du terrain : les niveaux de trésorerie, les carnets de commande bien remplis laissaient présager une reprise de l’économie. Toutefois, depuis le 24 février et le début de l’invasion russe en Ukraine, l’horizon s’assombrit : la flambée des prix de l’énergie, les difficultés d’approvisionnement, les pénuries de matériaux, l’inflation qui s’emballe… autant de signaux qui incitent à la prudence », conclut Thierry Million.