Sur les douze journées de mobilisation, Paris n’a connu que deux épisodes de diminution de la circulation routière.
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Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation nationale a lieu ce mardi 6 juin, le spécialiste de la navigation et de la géolocalisation TomTom a analysé les retombées de ces mouvements sociaux sur le trafic routier au sein des grandes agglomérations.
Ce mardi 6 juin marquera la treizième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites. Alors que 400 000 à 600 000 manifestants devraient se rassembler, dont 40 000 à 70 000 dans la capitale, les trajets domicile-travail pourraient s’avérer compliqués. Les transports en commun risquent en effet de s’en trouver perturbés et le trafic routier significativement impacté, comme le démontrent les statistiques avancées par TomTom.
Pas autant d’embouteillages que prévu
Alors que les grèves à répétition auraient pu faire craindre une hausse du trafic routier en raison du report des actifs sur la voiture individuelle plutôt que sur les transports en commun, TomTom a pu observer un changement de paradigme étonnant. L’attrait croissant pour le vélotaf et le choix du télétravail pour bon nombre d’actifs ont en effet permis d’engendrer une diminution notable du trafic dans des agglomérations comme Bordeaux, Lyon, et surtout à Marseille et Nantes.
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Ainsi, par rapport à la moyenne du même jour de la semaine en 2022, la diminution du trafic à Marseille a varié de - 3 à - 30 % sur onze des douze journées de mobilisation de 2023. À Nantes, lors de la journée du 23 mars, le trafic a même chuté de 43 % par rapport à la moyenne d’un jeudi de 2022.
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Seule la journée du 7 février, date à laquelle la mobilisation fut en baisse en Loire-Atlantique, a connu un pic de trafic de + 14 %. À Bordeaux, les premières journées de grève ont été plus suivies, induisant une baisse de la circulation automobile allant jusqu’à - 28 % le mardi 7 mars 2023, quand Lyon a atteint son plus important repli du trafic (- 20 %) les 11 février et 13 avril derniers.
Paris mobilisé, Paris congestionné
Comparé aux autres grandes villes de France, Paris et Lille, elles, ont subi un impact moins positif avec des données de trafic plutôt neutre (entre 0 et 3 % de variation), soit en forte hausse, en particulier le mardi 7 février où Paris a vu son trafic augmenter de + 24 % et Lille de + 30 %. La capitale n’a même connu que deux épisodes de diminution de la circulation routière les 7 mars et 28 mars contre quatre pour Lille.
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Pour Vincent Martinier, directeur de la communication de TomTom, l’explication serait à chercher du côté du fait que « de nombreux manifestants sont parfois venus manifester de la France entière à Paris, engendrant donc de plus fortes perturbations en cœur de ville. » Quoi qu’il en soit, « la transformation de nos modes de travail ces dernières années permet aux travailleurs de désormais s'adapter lors de ces grandes journées de grève, soit en télétravaillant, soit en modifiant leurs horaires pour éviter les heures de pointe ou de manifestation. »