Les loueurs courte durée face à la concurrence des locations entre particuliers

Christophe CARIGNANO

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Lors de la conférence annuelle de la branche nationale des loueurs courte durée du CNPA, les professionnels ont annoncé un changement de nom pour prendre en compte la forte concurrence des locations entre particuliers.

La branche des loueurs courte durée du CNPA devient donc « Les métiers de la mobilité partagée » à partir de ce jour. Un important changement destiné à accueillir ces nouveaux acteurs dans la branche d’activité des grands loueurs nationaux. L’objectif, in fine, étant de poursuivre les discussions avec les pouvoirs publics afin de contrer au mieux le développement de ces nouvelles habitudes de mobilité qui concurrencent le business de la location courte durée et d’aboutir éventuellement à une taxation fiscale de ces nouveaux acteurs.

Accueillir les nouveaux acteurs plutôt que les rejeter

Au contraire des taxis opposés aux VTC et Uber, la branche des loueurs courte durée a décidé de faire sa révolution afin d’intégrer cette concurrence digitale et ces nouvelles habitudes de location. Même s’il est impossible d’avoir des chiffres d’évolution du marché de la location courte durée, les multinationales ne publiant pas leur volume, on peut imaginer que l’activité de location entre particuliers impacte fortement le business traditionnel.

Se basant sur l’étude annuelle GMV, André Gallin, président de la branche nationale des métiers de la mobilité partagée du CNPA estime à 3 % le poids de ces nouveaux acteurs du Web sur un marché estimé à 3,2 milliards d’euros. Une part de marché très certainement sous-estimée par rapport à la réalité des chiffres. À titre d’exemple, la SNCF est fortement impactée par les services d’auto-partage qui concurrencent son activité.

« Le smartphone devient la clé de la voiture, a déclaré André Gallin. Nous assistons à une véritable mutation de l’utilisation d’une voiture. C’est une recomposition totale du marché automobile avec l’émergence d’une clientèle plus jeune et féminine sur ces nouveaux marchés de la mobilité ». Et d’ajouter : « Pour symboliser cette dynamique, nous avons décidé de changer le nom de notre branche. Notre ambition est que le CNPA devienne l’organisation de référence pour l’ensemble des métiers de la mobilité partagée ».

Changement de nom : un symbole

L’étude GMV menée en 2015 auprès de 35 115 personnes dont 2 312 locataires de voitures courte durée fait apparaître tout d’abord un total de 7,5 millions de locataires pour un volume de 20 millions (stable). Cette étude montre que les jeunes sont à la recherche de nouveaux modes de consommation. En effet, 92 % des 18-24 ans sont membres de réseaux sociaux afin de trouver des plateformes collaboratives qui leur permettent de consommer du service.

À noter que la location à titre privée (56 %) progresse plus vite que les locations à titre professionnel ou même au niveau des véhicules utilitaires. Parmi les locataires interrogées, 5 % d’entre eux ont déjà eu recours à la location entre particuliers tandis que 15 % des Français utilisent le co-voiturage (+ 3 %) et le marché de la location entre particuliers est estimé à 3 % (+ 2 points) dans cette étude.

Côté réservation, le Web (38 %) et les applications mobiles (6 %) continuent de progresser ce qui a un impact certain dans les délais de réservation dont 54 % sont réalisées moins de 24 heures à l’avance.

Clarifier le cadre fiscal de l’économie collaborative

Au même titre que d’autres branches d’activité en proie à l’ubérisation de l’économie, la branche se mobilise pour alerter les pouvoirs publics sur « la nécessité de clarifier le cadre fiscal de l’économie collaborative ». Un nouvel article de la loi de Finances 2016 impose désormais que les plateformes transmettent à chaque utilisateur un récapitulatif des revenus engendrés par la location entre particuliers. Restera à faire accepter aux pouvoirs publics la fixation d’un seuil de déclenchement d’une taxe permettant de faire la distinction entre activité occasionnelle d’un particulier et professionnalisation de celui-ci.

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