Les experts d'Allianz estiment que les constructeurs européens sont fragilisés par la concurrence chinoise.
Selon une étude dévoilée par l’assureur allemand Allianz, l’arrivée des modèles électriques chinois pourrait faire perdre beaucoup d’argent aux constructeurs européens. L’étude estime que les législateurs européens doivent réagir. Et vite !
Le groupe d’assurances allemand Allianz a publié une étude qui souligne que les voitures électriques chinoises constituent une menace pour les constructeurs européens et que cela pourrait leur faire perdre 7 milliards d’euros par an d’ici à 2030 si aucune décision politique n’est prise.
Les experts d’Allianz Trade estiment notamment que le législateur européen doit travailler sur les tarifs des véhicules importés de Chine. En France, c’est précisément ce que devrait annoncer le gouvernement d’ici à la fin de la semaine, car le dispositif du bonus bénéficie directement aux constructeurs chinois, MG en tête, à Tesla, qui a su repositionner le Model Y à un tarif attractif lui ouvrant la voie royale des aides, ou encore à la Dacia Spring, une success story française mais « made in China ».
Rompre une chaîne de dépendance vis-à-vis des batteries chinoises
Simultanément, ils préconisent d’inciter les constructeurs chinois à produire en Europe, car ils y localisent de la valeur. BYD semble d’ailleurs étudier cette possibilité en voulant profiter de la volonté de l’Espagne de se positionner comme hub de l’électromobilité. Ils exhortent aussi les constructeurs européens à développer leurs technologies électriques, notamment les batteries, pour rompre une chaîne de dépendance vis-à-vis des groupes chinois principalement.
Les constructeurs automobiles européens sont pris en étau
La situation des constructeurs européens est inconfortable car leurs ventes menacent de baisser en Chine, la technologie électrique ne leur laissant guère d’avantages concurrentiels contrairement à ce qui était en place avec les voitures thermiques, tandis que les marques chinoises arrivent à petits pas en Europe et grignotent déjà des parts de marché.
Les États-Unis ont ralenti les velléités chinoises avec l'IRA
Les experts d’Allianz Trade pointent que la concurrence chinoise pourrait coûter 24 milliards d’euros à l’économie de l’Union européenne d’ici à 2030 si rien n’est fait et que des pays très liés à l’automobile, comme l’Allemagne, la Slovaquie ou la République tchèque, par exemple, pourraient y laisser entre 0,3 et 0,4 % de PIB.
Ils soulignent encore que l’Europe a tout intérêt à réagir rapidement, car avec l’IRA (pour Inflation Reduction Act), les États-Unis ont rendu le cut plus difficile à passer pour les constructeurs chinois. D’ailleurs, certaines marques chinoises ont réalisé des arbitrages budgétaires par rapport à un déploiement en Europe en tenant compte de cette nouvelle variable.
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(avec Reuters)