Les réparateurs voguent à vue
Édito de Daniel Morabito, fondateur de GM Consult, spécialisé dans l’analyse et l’optimisation de la performance du rendement d’un atelier.
Après avoir formé à la gestion d’atelier une vingtaine de chefs d’entreprises, que ce soit dans le secteur de la mécanique ou celui de la carrosserie, un constat s’impose : peu suivent leur activité atelier.
Par manque de temps, de références, d’habitudes, les réparateurs voguent à vue. La plupart ne suivent ni indicateurs, ne possèdent pas d’outils de suivi, et même si certains mesurent la productivité, ils n’en font pas usage. Il est pourtant, à mon sens, vital de suivre certains chiffres. En commençant par celui de la productivité qui représente le calcul entre les heures de présences des compagnons productifs et les heures vendues.
Dans l’extrême majorité des cas, ce taux sera en dessous de 100 %, cela voudra dire qu’un déficit d’heures sera constaté. Prenons l‘exemple d’un compagnon carrossier sur une structure de taille moyenne :
Antoine a été présent en mai 154 heures mais l’entreprise a facturé 145 heures par son intermédiaire. Donc son taux de production sera seulement de 94,16 %.
Plusieurs causes possibles à se manque de productivité :
Antoine n’est pas « performant » il faudra l’accompagner pour être plus compétitif
Le matériel d’atelier est dépassé et ne permet pas un gain de temps
Les produits, consommables ou peinture, peuvent ne pas être adaptés à la saison ou aux conditions de travail, propres à l’atelier.
L’expertise du véhicule n’a pas été correctement faite, pas de manière contradictoire.
La vente d’heures à l’expert, donneur d’ordre, n’a pas été faite de manière optimale.
"Il est pour moi une aberration de vendre moins d’heures que celles que nous avons achetées. Il est donc important de trouver la cause de ce manque d’efficacité, qui n’est rien d’autre que de la perte de marge nette, et d’y remédier rapidement" . Daniel Morabito – Gm Consult