Les SUV résisteront-ils à un malus spécial ?

Bérislav KOVACEVIC

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France Stratégie suggère à Matignon de prendre en compte le critère de la masse - et pas seulement celui des émissions de CO2 - pour établir le nouveau barème du bonus-malus écologique. L’objectif recherché serait ainsi d’inciter les Français à acheter des véhicules plus sobres que les SUV et autres véritables 4x4.

Le patron de l’Association des Constructeurs européens d’Automobiles (ACEA) l’explique à qui veut l’entendre : si la moyenne des émissions de dioxyde de carbone des automobiles neuves sont reparties à la hausse en 2018 (+ 2,5 g/km CO2 pour 120,5 g/km CO2), c’est en raison du resserrement des normes d’homologation (WLTP), du recul de la part du Diesel, comme du succès des SUV. Dans quelle proportion pour ces trois facteurs ? Difficile à dire. Une chose est sûre, les analystes de France Stratégie (un organe public de consultation rattaché à Matignon) ont dans leur collimateur les gros véhicules.

Conseiller scientifique pour France Stratégie, Nicolas Meilhan a ainsi rédigé une note le 20 juin 2019 construite autour de cette évidence : à motorisation et à vitesse égales, la voiture la plus légère est celle qui consomme le moins d’énergie et émet le moins de gaz à effet de serre. L’auteur en conçoit cette recommandation : le barème du bonus-malus écologique devrait être indexé - en partie - sur la masse des véhicules, et plus seulement sur leur niveau moyen d’émissions de dioxyde de carbone. Cela pour rétablir de « l’équité sociale » dans la fiscalité : davantage de bonus pour « les petites voitures » sobres en énergie mais un malus sur les « tanks », y compris électriques, achetés par les ménages les plus aisés.

Cette note de France Stratégie fait écho à un reproche formulé de longue date à l’encontre des constructeurs automobiles. A savoir, que les gains en consommation des motorisations sont systématiquement annulés par l’alourdissement constant des véhicules. Cette tendance à l’embonpoint s’explique par les exigences croissantes de protection des passagers en cas de choc (les équipements de sécurité pèsent lourds) mais aussi par la manie de suréquiper nos voitures. Les constructeurs objectent que le consommateur réclame toujours plus de confort et de gadgets, mais ils oublient que c’est sous leur influence qu’il y a pris goût : cette surenchère permet de séduire l’acheteur et de renchérir le prix moyen de vente, au bénéfice des marges.

La quête de marges plus confortables explique la frénésie de lancements de nouveaux SUV, un genre qui - décliné à tous les échelons du marché automobile - pèse dorénavant près de 35% des ventes de voitures neuves en Europe, contre moins de 5 % voici dix ans. Plus lourd de plusieurs dizaines de kilogrammes en moyenne que la berline dont il dérive bien souvent, le SUV présente l’avantage d’être facturé largement plus cher que ce qu’il coûte en plus par rapport au modèle d’origine. Si cette proposition passe, ce sera un nuage de plus dans le ciel déjà tourmenté de l’actualité automobile pour les constructeurs et leurs réseaux de distribution…

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