Le Bureau Commun, qui regroupe à Bruxelles les trois fédérations FNTR, BGL, NLA, appelle à des actions urgentes pour faire face à la crise du secteur du transport routier de marchandises, dont l’assouplissement temporaire des droits d’accises sur le diesel dans le cadre de la directive sur la taxation de l’énergie.
La situation se tend et devient périlleuse pour les transporteurs routiers. Selon leurs syndicats, l’augmentation rapide et spectaculaire du prix du carburant empêche de nombreuses entreprises de poursuivre leurs activités alors que l’achat en diesel représente un tiers des coûts totaux de transport. « Beaucoup d’entreprises sont confrontées au risque de faillite car elles accusent des pertes financières à chaque transport », s’inquiète la FNTR.
Si les sociétés peuvent en partie répercuter ces hausses, il s’avère malheureusement que les clauses d’indexation du diesel dans les contrats ne fonctionnent pas assez efficacement pour refléter en temps réel les augmentations. Un délai que le gouvernement cherche à réduire. « Les entreprises ne récupéreront les coûts additionnels que des semaines ou des mois plus tard », explique la fédération qui s’alarme de ne plus pouvoir assurer ses missions d’approvisionnement nationales dont celui de l’alimentaire.
C’est pourquoi, la FNTR et ses équivalents allemand, danois, norvégien et suédois (BGL et NLA), qui estiment être dans une situation plus préoccupante que durant les deux années de Covid-19 et même lors de la crise financière de 2008, appellent l’Europe à des actions urgentes comme l’assouplissement temporaire des droits d’accises sur le diesel dans le cadre de la directive sur la taxation de l’énergie.
Un plan de résilience qui ne passe passe pas
Pour ce qui est de la France, la remise de 15 centimes d'euro par litre de carburant (gaz et GPL compris) à compter du 1er avril pour une durée de quatre mois, proposée par le gouvernement, n’est pas jugée adaptée et sérieuse par la filière. Cette dernière attend du plan de résilience des mesures à la hauteur de l’enjeu comme l’exonération de charges fiscales et sociales et non un report ; une aide directe et ponctuelle par véhicule afin de prendre en compte l’impact des hausses du carburant, des différents postes de coûts et de l’accord social signé début février ; une révision mensuelle des prix des contrats publics de transport.
Si l’OTRE reconnaît le fait que la remise de 15 centimes n’affectera pas le calcul de l’indexation gasoil et que la possibilité d’obtenir le remboursement partiel de la TICPE mensuellement constituent des avancées, elle affirme que seule une aide financière directe et complémentaire par véhicule est en mesure de répondre aux attentes des entreprises qui menacent d’une mobilisation à partir du 21 mars. Jean Castex doit de nouveau réunir prochainement les organisations professionnelles pour définir les modalités d’un complément d’aides.