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Comme tous les vendredis, retrouvez la chronique de François Rotteleur sur l’actualité RH dans l’univers de la distribution automobile.
Selon certains cadres de la distribution ou de la réparation des mobilités rencontrés récemment, la conjoncture confrontée à l’évolution des attentes des collaborateurs demanderait de réapprendre à dire les choses au moins en partie telles qu’elles sont. Pour ceux-là, continuer à motiver les équipes imposerait un plus grand effort de verbalisation pour expliquer encore et encore l’esprit de certaines décisions et traiter les émotions qui en résultent avant l’action. L’enjeu du manager serait ainsi plus que jamais de donner du sens pour mieux nourrir les équipes.
Ce besoin de sens et de repères déjà largement exprimé par les équipes en place obligera les managers à prendre toujours plus de temps pour expliquer et faire preuve de pédagogie. Il conviendra alors pour ces derniers de poser le plus clairement possible la ligne stratégique et valider avec les collaborateurs qu’elle est bien comprise. L’objectif étant que tous comprennent bien l’importance de leur contribution dans l’organisation prévue. Souvent l’adhésion vient d’une bonne compréhension des situations. Les échanges préalables doivent répondre, surtout chez les plus jeunes, au besoin de sens. Nous constatons nous-même que le temps accordé à la communication du message correspond à une véritable attente des candidats face aux craintes concernant le devenir de la distribution automobile. Même si la tentation pourrait être forte de passer les consignes et de donner des directives à la va-vite avant de rejoindre une réunion, décider trop rapidement sans s’assurer de la bonne compréhension des messages serait selon beaucoup une des principales sources d’échec. Chacun de nous a pu constater que l’ambiguïté et le flou déresponsabilisent souvent les équipes alors que l’explication des priorités, des délégations et des objectifs renforce l’autonomie. Les réunions d’équipe devraient donner toujours davantage l’occasion à chacun de reformuler afin de permettre à l’animateur de recueillir des retours pour s’assurer que les missions sont correctement assimilées. C’est en discutant ouvertement des difficultés et des attentes de chacun que le manager renforcera le lien et maintiendra la confiance.
Pourtant le manque de verbalisation pour certains reposerait sur de bonnes intentions. Ne pas se montrer trop directs préserverait une bonne ambiance de travail. Mais les premiers affirment qu’a l’inverse, éviter les sujets qui fâchent finit par être immanquablement perçu comme un manque de transparence ou de courage managérial. Même si la communication doit respecter la forme pour ne pas ajouter la pression à l’inquiétude. De l’aveu de quelques-uns il serait facile de croire que, sous la pression du quotidien, les autres nous comprennent et déchiffrent nos réactions, nos sentiments ou nos émotions. En réalité, il est toujours difficile de décoder le langage non verbal et d’écouter réellement activement. Le stress émousse notre capacité d’écoute et affecte la bonne réception des messages. De ce fait, il est encore plus nécessaire de montrer que l’on fait attention à ses interlocuteurs. Accepter de quitter par moments le registre purement professionnel pour aborder des questions plus personnelles en montrant un intérêt authentique pour l’équilibre des vies privées et professionnelles permet sûrement de recréer du lien et de la proximité. Cela offre l’occasion à celles et ceux qui l’oseraient moins, de se dévoiler en assumant une plus grande humanité.
En résumé, tenir sa posture managériale et ses convictions imposerait de consacrer du temps pour mieux tenir compte des réactions et des modes de fonctionnements individuels.
