Mariage PSA/FCA : Bruxelles donne sa bénédiction
Le 21 décembre 2020, la Commission européenne a enfin accordé son feu vert à la fusion entre les groupes PSA et FCA. Les deux constructeurs devront cependant respecter quelques conditions, parmi lesquelles renforcer un partenariat avec Toyota sur le marché des utilitaires.
Le cadeau de Noël est arrivé plus tôt que prévu. Alors que la décision de la Commission européenne était initialement attendue pour le 2 février 2021, Bruxelles a rendu son verdict avec plusieurs semaines d’avance. Et l’Europe a finalement dit oui à l’union entre le groupe PSA et l’entité FCA (Fiat Chrysler Automobiles), dont les fiançailles avaient été annoncées le 18 décembre 2019.
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Approuvée presque un an après, jour pour jour, cette alliance doit donner naissance au quatrième groupe automobile mondial en termes de volumes – évalué à 8,7 millions de véhicules vendus en 2019. Baptisé Stellantis, ce géant bicéphale regrouperait plus de 400 000 salariés et serait basé aux Pays-Bas tout en restant coté à Paris, Milan et New York. À la présidence de son conseil d’administration on retrouvera John Elkann, actuel président de FCA et héritier de la famille fondatrice Agnelli, tandis que le poste de directeur général sera occupé par Carlos Tavares, président du directoire de PSA.
Une autorisation sous condition
Si la fusion entre PSA et FCA doit encore être formellement approuvé lors d’une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, le 4 janvier 2021, pour être définitivement actée d’ici la fin du premier trimestre de l’année prochaine, il faut rappeler que l’assentiment de l’Union Européenne n’était pas gagné d’avance. Son consentement a d’ailleurs été obtenu sous réserve d’engagements de la part des deux constructeurs. Il y a quelques mois, l’UE avait en effet alerté sur le risque d’un monopole sur le marché des petits utilitaires, dû au cumul des ventes Citroën, Opel et Peugeot avec celles de Fiat. Afin de préserver la concurrence au sein de ce segment, Bruxelles avait ouvert une enquête approfondie sur le projet de rapprochement entre PSA et FCA.
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Après avoir recueilli de nombreux avis de concurrents et clients, la Commission a donc estimé que, sans modification, l’opération notifiée le 8 mai 2020 à l’autorité de la concurrence « aurait probablement entraîné une hausse des prix pour les clients. » Pour lever les craintes de l’autorité européenne, le tandem a assuré que l’accord de coopération serait étendu entre PSA et Toyota dans le domaine des fourgons légers, le premier fabriquant des VU pour le deuxième. Par conséquent, « cela passera par une augmentation de la capacité disponible pour Toyota et d’une réduction des prix de transfert des véhicules et des pièces de rechange/accessoires correspondants », indique Bruxelles.
Des concessions en concessions
De même, en vue de répondre aux préoccupations de la Commission, PSA et FCA devront également faciliter l’accès à leurs réseaux de réparation et d’entretien pour ce type de véhicules de marque rivale. « Par exemple, aucune réception, zone d’attente ou entrée spécifique à une marque ne sera requise pour les clients de véhicules utilitaires légers FCA / PSA, et toute interdiction pour les réparateurs d’utiliser les outils et équipements PSA / FCA pour entretenir les véhicules utilitaires légers des concurrents sera levée », précise un communiqué de l’institution européenne.
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Autant de compromis qui font dire à Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission en charge de la concurrence : « Nous sommes en mesure d’autoriser la concentration entre Fiat Chrysler et Peugeot SA car leurs engagements faciliteront l’entrée et l’expansion sur le marché des utilitaires légers. Sur les autres marchés où les deux constructeurs automobiles exercent actuellement leurs activités, la concurrence restera soutenue après la concentration. ».