Mercedes-Benz veut reprendre l'avantage et se distinguer par ses moteurs... électriques

Mercedes-Benz veut reprendre l'avantage et se distinguer par ses moteurs... électriques

Mercedes-Benz n’a pas l’intention de réserver cette technologie à des véhicules de niche. Le Yasa a vocation à propulser des modèles qui seront demain dans les flottes d’entreprises et dont l’ingénierie pourra être repensée.

© Mercedes-Benz AG

Pour des constructeurs automobiles qui ont fait leur réputation sur leurs moteurs, le passage à l’électrique devient un vrai défi, voire une menace. En effet, les moteurs électriques actuels utilisent peu ou prou la même technologie, quelles que soient les marques. Avec Yasa, une start-up britannique, Mercedes-Benz espère reprendre l’avantage grâce à un moteur électrique inédit, meilleur en performance comme en endurance.

Avec sa filiale sportive, AMG, ou encore avec la F1, Mercedes-Benz s’est forgée une solide réputation de motoriste. Des arguments qui s’effritent cependant depuis que la gamme s’électrifie. À Stuttgart, l’état-major a très vite senti le danger : que vaudra en 2030 une Mercedes électrique si elle utilise le même type de moteur que n’importe quel constructeur généraliste ? Les ingénieurs allemands ont trouvé la parade du côté d’Oxford, en Angleterre, chez Yasa. Cette start-up, fondée elle aussi par un ingénieur, Tim Woolmer, a mis au point un autre type de moteur électrique, autrement plus performant. Au point que ses premiers clients, outre Mercedes, s’appellent Ferrari pour ses modèles hybrides, SF90 et 296 GTB, ou encore Konigsegg dont la Regera embarque trois moteurs Yasa pour accélérer comme un avion de chasse. Le 22 juillet 2021, Mercedes-Benz a ainsi fait l’acquisition de Yasa qui devient une filiale exclusive. Le constructeur sécurise ainsi une technologie prête à entrer en production à large échelle et à faire des miracles sous les capots étoilés.

Moteur axial versus radial

Au premier coup d’œil, le moteur signé Yasa se différencie par sa taille et son poids réduits : au lieu de prendre la forme d’un long cylindre, façon bûche de Noël, celui-ci ressemble plus à une bobine de cinéma d’autrefois. Son encombrement mais aussi son poids sont trois fois inférieurs à ceux de ses concurrents. Mais il faut ouvrir ses entrailles pour trouver son plus sérieux atout. Certes, il conserve un stator et un rotor dont les masses magnétiques en mouvement génèrent de l’électricité. Cependant, les fils de cuivre ne sont plus bobinés tout autour (moteur radial) mais au cœur du moteur, en forme de pétales. Ce moteur dit « axial » a pour effet de concentrer l’énergie (moins de déperdition du champ magnétique), ce qui se traduit par trois fois plus de puissance et deux fois plus de couple qu’avec un moteur radial de même diamètre. Par ailleurs, Yasa y a intégré un système de refroidissement qui procure une meilleure tenue des performance. Avec un moteur électrique classique, les fortes accélérations, surtout lorsqu’elles se répètent, ont tendance échauffer les fils de cuivre. Ce qui finit par faire chuter la puissance disponible. Ici, le refroidissement apporte de l’endurance et les performances restent stables quelle que soit l’intensité de la conduite.

Des opportunités industrielles et commerciales

Le Yasa sera bientôt sous le capot d’une Mercedes : la « Vision one-eleven », un concept car sportif, dévoilé au mois de juin, qui s’inspire de l’iconique coupé C111, apparu dans les années 1970. Cependant, Mercedes n’a pas l’intention de réserver cette technologie à des véhicules de niche. Le Yasa a vocation à propulser des modèles qui seront demain dans les flottes d’entreprises et dont l’ingénierie pourra être repensée. D’abord, il pèse une quinzaine de kilos environ, contre cinquante pour les autres moteurs électriques, ce qui le rend plus facile à implanter dans un châssis. Ensuite, son rendement devrait moins solliciter les batteries et permettre d’en réduire la taille. En découleront, un allègement qui se répercutera à son tour sur d’autres organes du véhicule (qui pourront être redimensionnés). Au final, Tim Woollmer estime qu’un véhicule propulsé par son moteur économisera 200 kg. De quoi rendre les futures Mercedes plus frugales et leur TCO plus compétitif avant l’arrivée des nouvelles générations de batteries sur lesquelles travaille également le constructeur à l’Étoile.

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