MyCarSpot envisage une levée de fonds en 2020
Spécialisée dans l’optimisation de la gestion des parkings d’entreprises, la start-up MyCarSpot se développe dans le périmètre des grands comptes et mène plusieurs projets de front. Le point avec son fondateur, Stéphane Seigneurin.
Questions à Stéphane Seigneurin, président fondateur de MyCarSpot :
A&E : A quel rythme se développe votre activité et quel bilan pouvez-vous dresser des premiers retours d’expérience ?
S.S. : Nous avons gagné plusieurs appels d’offres d’envergure ces derniers mois, en France comme en Europe. Par exemple, nous avons pu bénéficier de plusieurs déménagements de sièges sociaux, qui ont engendré une réouverture des réflexions sur le juste calibrage et la gestion des parkings. Cette réflexion concerne les parkings de véhicules, mais inclut désormais des volets spécifiques liés aux véhicules électriques ou aux véhicules en covoiturage, ainsi que les espaces pour les deux-roues motorisés et les vélos. Je rappelle que notre solution permet un gain de places supplémentaires de l’ordre de 20 % à 30 % en moyenne. Avec le Conseil départemental des Yvelines, nous avons même enregistré un pic à 35 %, ce qui lui a permis de ne plus louer de places à l’extérieur de son propre parking, soit une économie significative. Au niveau des retours d’expérience, le constat est positif, ce qui se traduit par un taux de renouvellement annuel très élevé. Nous avons aussi répondu à certaines demandes : offrir la possibilité de réserver sa place 2 ou 3 jours avant la date et pas uniquement la veille, ou favoriser les bonnes pratiques de mobilités, en lien avec l’essor des stratégies de RSE, et une équité plus fine des attributions, autant de choses que nos algorithmes permettaient via de simples ajustements. Techniquement, avec notre boîtier IOT, nous pouvons proposer la lecture des plaques d’immatriculations et la gestion du process utilisateur avec un smartphone, process que nous pouvons aussi interfacer avec les réseaux informatiques des groupes.
"Notre application était nativement multilingue"
A&E : Vous évoquez des contrats à l’international, dans quels pays opérez-vous aujourd’hui ?
S.S. : Nous sommes présents en Belgique, au Luxembourg, en Italie, au Royaume-Uni et en Suisse. Ce sont souvent nos clients qui nous entraînent à l’international. Le cas de Ralph Lauren en est la meilleure illustration : nous avons débuté en France et nous couvrons désormais trois sites dans trois pays différents. En France aussi, notre développement s’effectue souvent par la couverture de sites supplémentaires. Ce développement international est un élément important de notre stratégie et nous l’avions envisagé dès la création de l’entreprise, notre nom en témoigne, au même titre que notre application qui était nativement multilingue. Autour du français et de l’anglais, nous avons maintenant mis en développement l’italien, l’espagnol, l’allemand et le néerlandais.
A&E : Avez-vous une assise financière suffisante pour assurer cette expansion internationale alors que vous vous autofinancez ?
S.S. : Notre communication et notre solution étant très digitales, nous n’avons pas été dans l’obligation d’ouvrir des bureaux à l’étranger, ce qui représente naturellement une grande économie. Toutefois, nous arrivons peut-être à une limite de l’exercice et une levée de fonds est à l’étude. Elle interviendra vraisemblablement cette année, en 2020. Cela nous permettra de soutenir notre essor à l’international et de mieux répondre à nos besoins de recrutement, internalisation des effectifs de community management et embauche de commerciaux grands comptes.
A&E : Avec votre associé, allez-vous privilégier des organismes institutionnels ou des fonds privés ?
S.S. : Je pense que nous nous retrouverons au contact de fonds « venture capitalist », qui maîtrisent bien les enjeux des start-up, d’une part, et des domaines technologiques, d’autre part.
"Les très grands groupes spécialistes des parkings n’ont pas encore pris le marché BtoB à bras le corps"
A&E : Comment analysez-vous le panorama concurrentiel dans votre secteur ?
S.S. : Nous avons la chance de constater que les très grands groupes spécialistes des parkings ne sont pas encore véritablement penchés sur la gestion des parkings BtoB. Il fallait saisir cette opportunité au bon moment et nous l’avons fait. Cela ne signifie pas que nous n’avons pas de concurrents, bien entendu.
A&E : Pourriez-vous diversifier votre offre vers la gestion des bureaux, objets de rationalisation massive à l’heure actuelle ?
S.S. : Certains clients nous l’ont déjà demandé et c’est donc dans un coin de notre esprit. Mais pour l’heure, nous n’avions pas le temps et les ressources pour tout mener de front. Mais d’un point de vue technologique, il n’y a pas d’obstacle majeur à cette diversification.
Propos recueillis par Alexandre Guillet