Nicolas Tschann, directeur VUL pour Nissan Europe.
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À l’occasion de la commercialisation d'une version rallongée du fourgon Townstar 100 % électrique, le directeur VUL pour Nissan Europe est revenu sur les nombreux espoirs fondés dans ce modèle. Mais aussi sur l’avenir d’un segment VU qui se veut plus dynamique que jamais après avoir économiquement souffert.
Nicolas Tschann est responsable du secteur véhicules utilitaires pour Nissan en Europe. Un poste qu’il occupe depuis seulement deux mois mais dont il parle déjà avec passion. « Je suis fasciné par ce secteur assez différent du VP car les professionnels ont des besoins très spécifiques et pragmatiques », justifie-t-il. Des contraintes qui obligent donc à se montrer créatif. À l’image de la nouvelle proposition entrée au catalogue du constructeur japonais, le Townstar.
L’Automobile & L’Entreprise : En quoi les Townstar est-il une bonne solution de mobilité pour les clients BtoB ?
Nicolas Tschann : Alors qu’un achat VP se fait en majorité sur de l’émotionnel, un achat de VU tient plus du rationnel car les VU sont des véhicules très fonctionnels. Il faut donc être à l’écoute des attentes des pros, les comprendre et y répondre. En témoigne l’intégration de la caméra 360° [de série sur la version Tekna du Townstar, ndlr] qui aide pour se garer facilement et apporte une véritable valeur client. Nous avons également fait le choix totalement assumé de ne pas faire de diesel sur ce modèle car c’est une énergie en déclin et que le thermique sera bientôt évincé des villes et des ZFE, alors que le Townstar s’adresse à des clients urbains, des artisans ou des PME. Il nous paraissait donc plus approprié de concentrer nos efforts sur l’avenir, à savoir l’électrique. Nous avons aussi développé une structure de gamme simple ce qui la rend plus lisible car notre objectif vise plus la satisfaction client que les chiffres et le volume.
L’Automobile & L’Entreprise : Comment se porte le marché européen du VU ?
Nicolas Tschann : Le marché européen se porte très bien avec un taux de croissance lié au boom de la livraison à domicile post-covid. Certes, livrer les véhicules reste un challenge mais la demande ne faiblit pas et les fournitures de composants repartent ce qui me permet d’être optimiste pour 2023. Au niveau européen, nous prévoyons d’ailleurs 35 à 40 % de volume en plus par rapport à 2022. Le fait que les livraisons de véhicules reprennent, mais pas en trop grand nombre non plus, va créer une situation saine sur le marché européen et pousser à revenir à une approche s’interrogeant sur comment mieux vendre des voitures plutôt qu’en vendre toujours plus. C’est une démarche dans laquelle à peu près tous les constructeurs sont aujourd’hui et c’est une bonne chose.
« Nous sommes fiers d’accompagner la société dans son développement »
Les capacités de production et leur dimensionnement se planifient sur 10-15 ans, or, personne n’avait prévu le boom du télétravail ou de la livraison à domicile et c’est pour cela que la production de VU est inférieure à la demande induite par les changements de façons de vivre. Nous nous voyons donc comme des fournisseurs de moyens permettant de vivre différemment et nous sommes fiers de cette vocation sociétale, d’accompagner la société dans son développement. Imaginer une version combi/ludospace familiale du Townstar [à venir avant la fin de l’année 2023, ndlr], résulte également de ces évolutions des modes de consommation.
L’Automobile & L’Entreprise : Le Townstar sera-t-il rapidement livré aux clients pros ?
Nicolas Tschann : La disponibilité du Townstar en termes de délais de mise à la route est assurée car c’est un produit que nous avons en stock, notamment dans sa version électrique. Les clients pourront ainsi le recevoir très vite car nous avons anticipé la demande. Cette rapidité de livraison nous permet d’ailleurs de nous démarquer.
Une version combi/ludospace familiale du Nissan Townstar est à venir avant la fin de l’année 2023.
L’Automobile & L’Entreprise : Avec quels autres atouts le Townstar compte-il séduire ?
Nicolas Tschann : Les autres caractéristiques du Townstar qui feront sa différence face à la concurrence sont sa connectivité et ses 5 ans de garantie, ce qui est nouveau sur le marché du VU et qui rassurent le client quant à la fiabilité du véhicule et de sa batterie. C’est un dispositif intéressant pour le premier client mais aussi pour le deuxième qui conduirait le véhicule en leasing car celui-ci serait encore sous garantie et conserverait donc sa valeur résiduelle. De même, le Townstar s’inscrit comme un produit avec beaucoup de particularités qui n’est peut-être pas le moins cher du marché – bien que ses prix soient raisonnés et raisonnables – mais qui est le plus équipé. Enfin, Nissan compte un réseau d’une quarantaine de concessionnaires VU dédiés en France pour assurer un suivi client de qualité.
L’Automobile & L’Entreprise : Pensez-vous que la France sera le premier marché du Townstar, produit à Maubeuge et donc « Made in France » ?
Nicolas Tschann : En France, il y a beaucoup de concurrence nationale alors que Nissan possède une belle visibilité de marque au Royaume-Uni. Je pense donc que l’Angleterre devrait demeurer le premier marché du Townstar en termes de ventes. Avec ce modèle, nous envisageons aussi de nous ouvrir à d’autres marchés comme la Turquie, l’Australie ou Singapour mais pas l’Arabie Saoudite, pour qui ce VU serait trop petit.