Directeur général du 2CV Méhari Club de Cassis (qui s'est lancé dans l'aventure du rétrofit électrique), Stéphane Wimez est également co-président de l'AIRe.
© Capture d'écran A&E
Plusieurs annonces concernant l'avenir de la filière du rétrofit électrique ont été faites à l'occasion du dernier Mondial de l'Automobile. Retour avec Stéphane Wimez, co-président de l'Association de l'industrie du rétrofit électrique (AIRe) sur cette riche actualité.
Le rétrofit électrique était à l'honneur lors de la 89e édition du Mondial de l'Automobile. Plusieurs acteurs du secteur étaient présents sur l'événement parisien et exposaient leurs véhicules modifiés : c'était notamment le cas de REV Mobilites, mais aussi Transition One ou encore de TOLV (ex-Phoenix Mobility). Tandis que la filière automobile - représentée par l'organisation patronale Mobilians - a officiellement reconnu le rétrofit comme l'un de ses métiers, l'État annonçait un plan de 20 millions d'euros pour soutenir la conversion de véhicules thermiques en électriques.
L'Automobile & L'Entreprise : Le rétrofit électrique constitue désormais la 20e branche métier de Mobilians. Qu'est-ce que cela signifie concrètement ?
Stéphane Wimez (co-président de l'AIRe) : Il s'agit de l'aboutissement d'une logique. Mobilians représente l'aval de la filière automobile française, et notamment, les acteurs de la distribution et de l'entretien. Le rétrofit est également une activité à deux têtes : il y a la conception et l'installation. Il est donc logique et naturel qu'il y ait un rapprochement [avec les acteurs amenés à le proposer aux clients, ndlr] si l'on veut faire du rétrofit une réalité naturelle pour les Français.
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L'Automobile & L'Entreprise : Est-ce que cela veut dire que l'Association de l'industrie du rétrofit électrique (AIRe) que vous co-présidez avec Aymeric Libeau (Transition One) a vocation à disparaître ?
Stéphane Wimez : Non, pas du tout. On tient aussi à notre indépendance. Il y a une réelle volonté de la part de Francis Bartholomé et de Xavier Horent [respectivement président et délégué général de Mobilians, ndlr] de nous accueillir tels que nous sommes. Ce partenariat va être précieux pour notre activité car nous allons pouvoir échanger avec le réseau de professionnels représentés chez Mobilians, et notamment les acteurs de la formation car la pose d'un kit rétrofit reste un acte technique. La force de Mobilians est aussi d'être un grand interlocuteur reconnu auprès des autorités pour défendre l'ensemble de la filière automobile, et donc le rétrofit, bien que nous n'avons jamais souffert de difficultés d'accès aux pouvoirs publics.
L'Automobile & L'Entreprise : L'État vient justement de débloquer une enveloppe de 20 millions d'euros pour développer le rétrofit électrique : que vous inspire cette décision ?
Stéphane Wimez : On avait déjà relevé depuis quelques temps le virage pris par le Gouvernement en matière de transition énergétique. Ce plan traduit une volonté des autorités de faire émerger la filière du rétrofit électrique. L'aide annoncée doit permettre aux différents acteurs d'accélérer les homologations (une phase qui nécessite du temps et de l'argent). Une enveloppe de 20 millions d'euros ne va pas tout régler d'un seul coup mais ce geste symbolique envoie un signal fort à la filière.
L'Automobile & L'Entreprise : À qui doit s'adresser en priorité le rétrofit : les particuliers ou les professionnels ?
Stéphane Wimez : Il y a une vraie vision concernant les clients particuliers. On espère d'ailleurs que le rétrofit électrique entre dans le cadre du leasing social porté par les autorités ainsi que dans le périmètre du prêt à taux zéro spécial mobilités (PTZ-m) qui va être mis en place pour accompagner le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE). Il y a un vrai changement des mentalités chez les automobilistes et plus largement les Français qui se demandent pourquoi ne pas donner une seconde vie à un véhicule plutôt que de s'en séparer. Tout objet roulant - qu'il s'agisse d'un véhicule particulier ou d'un utilitaire léger - peut être converti à l'électrique, il faut donc surtout bien analyser l'usage et le besoin des clients, particuliers comme professionnels.