Paris va durcir (encore) sa politique "anti-voitures"
Après la mise en place de sa Zone à Faibles Émissions-mobilité (ZFE-m), la capitale a récemment annoncé sa volonté de créer une ZTL ou Zone à Trafic Limité.
La ville de Paris poursuit son ambition d’apporter à ses habitants un meilleur cadre de vie en créant des zones apaisées dans lesquels le trafic sera limité et la circulation réservée à certaines catégories de véhicules. Seront concernés : les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements ainsi que la partie de la rive gauche située au nord du boulevard Saint-Germain (5e, 6e et 7e). Une consultation publique a été lancée afin de définir les contours de cette nouvelle zone, préciser les catégories de véhicules autorisés et identifier les rues qui devraient faire l’objet d’une attention particulière.
Un dispositif qui existe déjà ailleurs
La ZTL est un outil déjà utilisé par plusieurs grandes villes européennes comme Madrid, Milan ou Rome mais aussi dans l’Hexagone comme à Nantes et Grenoble pour réduire le flux de véhicules en centre-ville. Ce dispositif permet de réserver la voirie aux piétons, vélos, transports en commun et à certaines catégories d’usagers (riverains, livreurs, artisans, etc). En revanche, le trafic de transit, c’est-à-dire les véhicules traversant la zone sans s’y arrêter, y est généralement interdit.
Inciter au report modal
Selon les estimations avancées par Paris, l’instauration d’une ZTL dans le centre de la ville permettrait d’y réduire de 70 % le trafic. « Sur l’ensemble du trafic passant par le centre de Paris, une part très importante est constituée de transit, c’est-à-dire de personnes traversant le centre de Paris sans s’y arrêter. Ce trafic de transit est composé en majorité de Parisiens, qui disposent d’alternatives nombreuses à l’usage des modes motorisés. L’essentiel de ces flux est composé de voitures et deux-roues motorisés utilisés pour des déplacements domicile-travail simples. Les “véhicules de service” (véhicules utilitaires, taxis, poids lourds) ne représentent que 33% du trafic.
On estime enfin que seulement 30 % des transiteurs ont absolument besoin de la voiture pour effectuer leur trajet (port de charge, trajets complexes, absence de solutions en transport en commun). Pour les 70% restants, la voiture est avant tout une commodité » exposent les élus.
Voici la liste non exhaustive en cours de constitution des véhicules qui resteraient autorisés dans la ZTL, ainsi que les modalités leur permettant d’y accéder :
- Des ayants-droit universels n’ayant pas besoin de justificatif : transports en commun, vélos, taxis, police et secours …
- des ayants-droit titrés disposant d’un macaron : Résidents …
- des ayants-droit ponctuels sur présentation d’un justificatif : PMR (carte CMI/CES), Titulaires d’une Autorisation d’occupation Temporaire (déménagement, dépôt de bennes), Clients d’hôtel, Livreurs…