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Comme tous les vendredis, retrouvez la chronique de François Rotteleur sur l’actualité RH dans l’univers de la distribution automobile.
Les successions de difficultés rencontrées depuis le début des années 2020 ont, entre autres, modifié substantiellement l’organisation du travail en mode hybride, et en partie accéléré l’automatisation et la digitalisation des relations internes et externes à l’entreprise. Ces changements ont induit également une évolution des attentes des collaborateurs, tous secteurs d’activité confondus, sur la façon dont ils acceptent maintenant d’être managés. Dans le même temps, pour amener de la performance, nombre de logiciels de gestion de toute sorte, parfois redondants, orientés vers le commerce, l’animation RH et le suivi des objectifs financiers, ont vu le jour et finissent par déstabiliser certains chefs de service, en automatisant les routines quotidiennes. Dans la distribution et la réparation automobile, cette période de mutation fait se poser des questions aux managers que nous rencontrons sur le « comment » être plus résilient, plus flexible et plus conciliant, pour continuer à s’adapter au mieux et adopter le « bon » management. Beaucoup nous disent croire en la machine pour les aider à mener à bien des tâches de plus en plus nombreuses, plus complexes et plus chronophages mais d’autres restent circonspects, craignant que l’outil ne démontre leur moindre efficacité.
L’utilisation des technologies et parfois de l’intelligence artificielle est en train de prendre partout une place importante dans les organisations. Les recherches dans ce secteur s’accélèrent et semblent aboutir jour après jour à améliorer davantage l’efficacité des utilisateurs. Une étude récente affirmerait que les projections et les prédictions offertes par l’intelligence artificielle permettraient maintenant d’améliorer à coup plus sur les processus de prise de décision complexes et d’optimiser la créativité des managers en les libérant du quotidien. Elles permettraient de meilleurs choix en sélection de collaborateurs, offriraient la possibilité de mieux gérer les temps, la pression et la communication. Ainsi, la technologie devrait permettre au manager de consacrer plus de temps à améliorer sa stratégie, de peaufiner son relationnel avec les employés pour être plus disponible, mieux motiver et considérer davantage les attentes de ses interlocuteurs. Dans ce nouveau management assisté, les compétences des managers devraient fatalement évoluer en rendant crédibles les craintes évoquées par certains.
Le rôle du manager restera bien sûr d’aider son équipe à accomplir les objectifs fixés. Il devra toujours se montrer capable de motiver ses collaborateurs et donner à chacun un feedback sur le travail effectué, afin de lui permettre d’apprendre et de progresser. Il devra encore être le garant de la cohésion et fédérer l’équipe, en faisant preuve d’empathie. Le déploiement des technologies va pourtant amener les managers à devoir acquérir les compétences utiles pour manipuler ces outils, sans abandonner leurs postures de terrain qui restera leur vraie raison d’être. Ainsi, les managers de demain devront avoir une certaine flexibilité cognitive, afin d’être armés pour prendre la bonne décision et être capables de gérer les contraintes rencontrées dans un monde plus volatile, plus complexe et ambigu. Par plus d’ouverture d’esprit et de curiosité, le tempérament des managers de demain devrait évoluer vers plus de créativité et d’agilité. Pour continuer à fédérer leurs nouveaux collaborateurs, ils devront aussi se montrer capables de prendre des décisions éthiques.
Dans ces conditions, l’hypothèse que la machine puisse remplacer les managers dans un avenir proche, est loin d’être avérée. Les managers qui resteront focalisés sur l’aspect humain, en accordant de l’importance au relationnel et en restant proches des collaborateurs pour les aider à prendre des initiatives et à innover, ne courent que peu de risques d’être remplacés. Les managers qui sauront exploiter les avantages de la technologie en restant orientés vers l’accomplissement des objectifs et sur l’humain, seront les managers de demain. Ils dépasseront les obstacles, peut être encore inconnus, en restant capables de piloter les outils à disposition.