Entretien

Recharge : Virta veut faire des véhicules électriques une « partie constituante du réseau électrique »

Recharge : Virta veut faire des véhicules électriques une « partie constituante du réseau électrique »

Cédric Moret, directeur commercial de Virta France.

© villevappula.com

Après avoir lancé, à l'occasion du Mondial de Paris 2022, une solution « borne + financement » pour les flottes, Virta entend maintenant étoffer ses services autour de l’énergie, notamment à travers le fameux « V2G » ou « Vehicle to Grid ». Objectif : tirer de la valeur ajoutée dans sa capacité à revendre de l’électricité sur le réseau.

L’Automobile & L’Entreprise : Pouvez-vous nous présenter Virta en quelques mots…

Cédric Moret : Virta est une entreprise finlandaise fondée en 2013 avec pour investisseurs historiques des fournisseurs d’énergie. La société a souhaité s’émanciper en allant conquérir d’autres marchés, d’abord les pays nordiques puis la France où elle est présente depuis 2015 avec comme premiers clients les syndicats d’électricité, pionniers de la recharge en voirie. En 2018, nous avons officialisé la présence de Virta en France avec l’ouverture d’une entité juridique et, depuis lors, nous nous développons sur différents segments de marché : la voirie mais aussi les parkings publics ou privés des entreprises.

L’Automobile & L’Entreprise : … et en chiffres ?

Cédric Moret : Aujourd’hui, nous comptons 200 collaborateurs en Europe, dont 11 en France. Au total, nous avons 75 000 points de charge connectés en propre, 350 000 avec l’itinérance. Pour l’installation et la maintenance, nous faisons appel à des partenaires locaux. Nous avons aussi un système de hotline centralisé capable de répondre en plusieurs langues.

L’Automobile & L’Entreprise : Vous avez lancé lors du Mondial de l’Automobile 2022 une nouvelle solution « borne + financement » pour les flottes. De quoi s’agit-il exactement ?

Cédric Moret : Cette offre repose sur un partenariat financier avec BNP Paribas afin de proposer à nos clients un financement de l’infrastructure sous forme de « leasing », l’objectif étant de lisser les coûts sur 36 à 56 mois. Cette solution est disponible mais dans les faits, elle n’est pas tant demandée du fait d’une concurrence très développée sur les solutions « no Capex - no Opex » qui ne demandent aucun investissement au gestionnaire et qui consiste pour l’opérateur à se rémunérer sur les cessions de charge.

L’Automobile & L’Entreprise : Est-ce quelque chose que vous projetez ? Et quel est l’avantage d’une solution par rapport à l’autre ?

Cédric Moret : C’est un modèle qu’on regarde. Mais si notre offre oblige à mettre une mise de départ pour l’installation des bornes, calcul à l’appui et sur un temps d’exploitation de 8 à 10 ans, le propriétaire de la borne pourra générer huit fois plus de revenus en tant qu’aménageur, avec un retour sur investissement de deux à trois ans. C’est un choix cornélien auquel chacun doit répondre en fonction de ses capacités financières et de ses objectifs d’exploitation à terme.

L’Automobile & L’Entreprise : Vous venez d’opérer une levée de fonds de 85 millions d’euros. Quels sont vos objectifs de développement ?

Cédric Moret : Cette levée de fonds a été notamment assurée par Jolt Capital, un investisseur français, avec l’objectif d’étoffer nos services autour de l’énergie. Nous croyons que notre système de supervision doit aider les véhicules électriques à devenir partie constituante du réseau électrique avec le fameux « V2G » ou « Vehicle to Grid ». Virta veut tirer de la valeur ajoutée dans sa capacité à revendre de l’électricité sur le réseau à travers des unités de production virtuelles et des agrégateurs. Pour ce faire, nous avons aussi besoin de véhicules électriques adaptés. Fort heureusement, les constructeurs automobiles ont déjà prévu le coup et, s’ils ne sont pas V2G, les modèles peuvent le devenir par simple mise à jour logicielle. Virta souhaite ainsi se positionner en tant que pionner dans cet écosystème.

Paiement par carte bancaire

Le 6 juillet, Virta a également annoncé son partenariat avec Mastercard pour le lancement de la solution Virta Payment Kiosk (kiosque de paiement). En collaboration avec Worldpay de FIS, elle permet des paiements par carte transparents aux bornes de recharge existantes et futures. Le premier déploiement commence par les sites de recharge des partenaires du réseau Powered by Virta en Suède et en Finlande et des sites clés sélectionnés en Norvège, au Danemark et en Islande. L'objectif est de permettre les paiements par carte sur tous les sites de recharge Powered by Virta en Europe d'ici à fin 2025. À l'heure actuelle, il y a environ 90 000 bornes de recharge connectées à la plateforme Virta dans 35 pays. Le nombre de bornes de recharge devrait quintupler en Europe d'ici à la fin de 2025.

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