Renault souhaite vendre un million de véhicules électriques en dix~ans
Renault vient de dévoiler sa stratégie en matière d’électrification qui met la France au centre du jeu. L’accent est mis sur la souveraineté de la marque en matière de production et sur l’usage de technologies qui doivent démocratiser l’usage des véhicules électriques. Objectif : produire un million de véhicules électriques d’ici à 2030.
Il y a un an, au cœur de la crise sanitaire, l’État accordait un prêt de 5 milliards d’euros à Renault. Un prêt conditionné à l’engagement du constructeur d’être un des leaders dans la production de véhicules électriques sur le territoire. Ce mercredi 30 juin, Renault Group a livré une feuille de route sur l’électromobilité pour le moins conforme aux directives du gouvernement français, actionnaire du groupe.
Dix ans après le lancement de la Zoe et avoir écoulé 400 000 VE dans le monde, le constructeur, qui s’était un peu ramolli sur le sujet de l’électrique, souhaite profiter de son expérience acquise pour proposer des véhicules électriques compétitifs, durables, populaires et… rentables. Il va donc investir 10 milliards d’euros dans les dix prochaines années pour y parvenir.
Au sujet des batteries, qui représentent 40 % du coût de revient d’un VE, le constructeur mise sur la chimie NMC (nickel, manganèse et cobalt) et une architecture de cellule unifiée. Ce qui lui permettra d’atteindre jusqu’à un million de véhicules électriques au sein de l’Alliance d’ici à 2030. Ce choix de chimie offre, selon Renault, un ratio très compétitif en coût au kilomètre, avec jusqu’à 20 % d’autonomie en plus par rapport aux autres solutions chimiques et une bien meilleure performance de recyclage. Les batteries seront conçues à Douai. En moins de dix ans, le groupe souhaite progressivement réduire ses coûts de 60 % à l’échelle du pack batterie, avec pour objectif d’être inférieur à 100 $/kWh en 2025, puis inférieur à 80 $/kWh en 2030 tout en préparant l’arrivée de la technologie All Solid State Battery au sein de l’Alliance. Une technologie qui n’a pas besoin d’être refroidie.
Côté moteur (10 % du coût de revient d’un VE), la marque souhaite prendre les choses en main et fabriquer ses propres groupes motopropulseurs. Le groupe travaille sur un groupe motopropulseur plus compact appelé « système tout-en-un ». Il réunit moteur électrique, réducteur et électronique de puissance dans un seul et même ensemble : cela permet de gagner 45 % de volume au total, de réduire de 30 % le coût du groupe motopropulseur global et de diminuer de 45 % l’énergie perdue, permettant un gain d’autonomie supplémentaire de 20 kilomètres pour un véhicule électrique.
L’électrification des véhicules portera sur deux plateformes (30 % du coût de revient), à savoir les plateformes CMF-EV et CMF-BEV. Pour les segments C et D, la plateforme CMF-EV représentera 700 000 unités au niveau de l’Alliance d’ici à 2025. La plateforme CMF-EV devrait offrir une autonomie jusqu’à 580 kilomètres. Elle sera le châssis de la toute nouvelle Mégane E-Tech Electric produite à Douai.
Pour le segment B, la plateforme CMF-BEV permettra à Renault Group de proposer des véhicules électriques abordables. Cette toute nouvelle plateforme réduira de 33 % le coût par rapport à l’actuelle génération de Zoe. Elle servira à la production de 3 millions de véhicules par an d’ici à 2025, offrant une autonomie jusqu’à 400 kilomètres en cycle WLTP. La future Renault 5 sera construite sur cette base.
Cette transition vers l’électrique contribuera à la création de 700 nouveaux emplois d’ici à fin 2024 et 4 500 emplois d’ici à 2030 en France. Renault Group ambitionne de produire en France 400 000 véhicules électriques par an d’ici à 2025 avec le lancement de dix nouveaux véhicules 100 % électriques, dont sept pour la marque Renault. Le groupe fera également renaître un autre modèle iconique, nom de code : « 4ever ». Une version électrique de la 4L serait-elle à l’étude ?
La marque Renault a pour objectif d’atteindre le mix le plus vert du marché européen en 2025, avec plus de 65 % de véhicules électriques et électrifiés dans le mix des ventes et vise jusqu’à 90 % de véhicules purement électriques en 2030.