Renault Trucks France a immatriculé 12 871 camions en 2022.
En matière de mobilité électrique, la marque au losange conforte ses positions. Renault Trucks France enregistre une performance historique avec 75 % de parts de marché sur ce segment. Ses performances lui permettent de poursuivre sa transformation pour se positionner comme leader dans la décarbonation du transport.
En dépit de la conjoncture difficile, Renault Trucks France a su préserver l’an passé sa part de marché qui s’élève à 29,4 % (en plus de 6 tonnes). Le constructeur a immatriculé 12 871 camions. C’est un peu moins qu’en 2021 où la marque indiquait avoir immatriculé 13 502 véhicules utilitaires. Les énergies alternatives (B100, GNV et électrique) ont représenté 20 % des commandes de véhicules contre 14 % l’année précédente. Pour cette année, le constructeur ambitionne de porter cette part à 25 %.
Le constructeur a signé l’an passé 550 commandes de véhicules électriques, dont la moitié est des camions de collecte de déchets. « Nous sommes en ligne avec nos objectifs sur l’électrique », se félicite Christophe Martin, directeur général de Renault Trucks France. La marque revendique une part de marché de 75 % sur le segment des gammes intermédiaires électriques allant jusqu’à frôler les 100 % concernant certaines applications comme la collecte de déchets. Nombreux sont les transporteurs ou municipalités qui ont fait confiance à Renault Trucks pour les accompagner dans leur passage à l’électrique, à l’instar d’XPO en France qui a annoncé la commande de 100 camions.
Mille camions électriques en commande
Cette année, le constructeur devrait conserver son leadership grâce à la production des 1 000 commandes prises l’an passé. Le constructeur débutera par ailleurs, dans son usine de Bourg-en-Bresse, en fin d’année, la production de camions de haut tonnage 100 % électriques, les Renault Trucks E-Tech T et C pour la distribution régionale et la construction urbaine. Renault Trucks poursuit l’ambition de réaliser 50 % de ses volumes avec des véhicules 100 % électriques à horizon 2030.
« Sans le passage à l’électrique, notre résultat aurait été meilleur »
Si le constructeur ne communique pas directement sur son bilan financier, la légère baisse de volume des ventes a très certainement été largement compensée par une hausse de la valeur de ses camions si on considère que l’industrie, dans son ensemble, a appliqué des hausses tarifaires de 30 %. De quoi booster la rentabilité du constructeur. Ces profits en hausse, Renault Trucks indique vouloir les réinjecter dans la bascule vers l’électromobilité qui va coûter très cher au constructeur, comme à l’ensemble de la filière du reste. Renault Trucks souhaite aller vite. La marque a mis en place une équipe de 10 personnes pour répondre aux appels à projets de l’Ademe. « Sans le passage à l’électrique, notre résultat aurait été meilleur », indique Christophe Martin.
Expliquer l’électromobilité aux clients des clients
Pour le directeur, il est temps de faire comprendre à l’opinion publique que le transport de marchandise n’est pas gratuit. Selon lui, il est urgent de vendre plus cher le transport pour que les transporteurs, comme les chargeurs, puissent répercuter les hausses des coûts logistiques qui s’imposent avec la décarbonation. C’est d’ailleurs devenu l’une de ses missions. « La question est d’embarquer toute la filière », commente Christophe Martin.
Avec l’arrivée de l’électrique, le constructeur, comme ses distributeurs, doit élargir les missions au-delà du simple aspect transactionnel. Il y a 2 ans, plus d’une quarantaine de référents énergies alternatives ont été mis en place au sein du réseau de distribution. « Il nous faut désormais accompagner nos clients dans la nouvelle façon d’exploiter leur flotte et leur nouveau schéma logistique », explique Christophe Martin. Cela va même jusqu’à rencontrer les clients des clients pour leur expliquer les choses. Pour le directeur, le marché glisse de la propriété à l’usage avec des locations de camions en full service.