Risque routier professionnel : un enjeu majeur encore sous-estimé
C’est en effet ce qui ressort d’une étude menée par CSA pour le compte de l’assureur Allianz. Un enseignement qui ne fait que confirmer l’immaturité des entreprises françaises sur le sujet.
« Le risque routier ne fait pas partie de leurs priorités car elles n’ont pas connaissance des coûts réels engendrés par un sinistre » analyse Pierre Labarraque, directeur du département Banque Assurance chez CSA. La première vague du baromètre, menée par l’institut, démontre sans surprise que 48 % des sociétés françaises n’ont pas connaissance de ce que représentent les coûts totaux des sinistres routiers pour leur entreprise. Pour autant, 63 % des sondés savant que le risque routier est la première cause de mortalité au travail. Rappelons que 134 personnes ont été tuées, en 2017, lors d’un déplacement professionnel (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) et que les accidents routiers professionnels ont entraîné la perte de 6,4 millions de journées pour les entreprises (Assurance maladie).
Objectif prévention
Autre enseignement : le document unique d’évaluation des risques (DUER), pourtant obligatoire, est connu par 77 % des responsables interrogés, et 61 % y ont inclus le risque routier. A contrario, ils ne sont que 32 % à avoir mis en place un plan de prévention du risque routier (PPRR) formalisé. Son absence est justifiée principalement par un manque de temps (26 %), une méconnaissance du sujet (13 %) ou de son utilité (11 %).
Toutefois, l’absence de formalisme n’empêche pas la quasi-totalité (95 %) de ces entreprises de mettre en place des actions concrètes :
- 90 % suivent et entretiennent les véhicules, action jugée la plus efficace pour réduire les accidents selon les entreprises ;
- 52 % mènent des actions de sensibilisation auprès de leurs salariés ;
- 50 % ont mis en place une charte de bonne conduite au volant (concernant l’usage du téléphone, l’alcool), des debriefings avec les salariés après accident, des procédures d’utilisation des véhicules ou de gestion des sinistres… ;
- 24 % ont instauré des actions de formation, principalement en salle mais aussi sous forme de stages de conduite.
Il est toutefois désolant de voir que 42 % des répondants n’effectuent aucun suivi sur les dérives de conduite, telles que la surconsommation de carburant, la fréquence des accidents, les amendes ou le respect des temps de pause.
* Étude menée par CSA auprès de 400 sièges d’entreprise en France d’au moins 6 salariés (hors agriculture et professionnels de l’automobile) possédant une flotte d’au moins 5 véhicules, du 25 mars au 9 avril 2019 par téléphone.