Usage du téléphone ou des écouteurs, non-respect des passages piétons et des feux tricolores, … plus d'un piéton sur trois a un comportement à risque, selon une étude réalisée par OpinionWay pour l'assureur MMA.
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Selon une étude Opinion Way commandée par l’assureur MMA, nombreux sont les piétons à adopter des comportements à risque comme traverser hors des passages protégés ou lorsque le feu est rouge. Avec 38 % d’usagers admettant ne pas respecter le code, les Lyonnais constituent les piétons les moins disciplinés.
En 2020, 391 piétons ont perdu la vie sur les routes françaises, soit 15 % de la mortalité routière totale. Au mois de septembre dernier, on dénombrait 38 victimes, soit presqu’autant qu’en 2019. En somme, alors que la crise sanitaire a fait reculer la plupart des indicateurs par rapport à la période pré-covid, celui des piétons stagne, surtout en agglomération où se concentrent 67 % des décès et 96 % des accidents. Et leur vulnérabilité ne serait pas la seule explication de cette létalité accrue. Leur attitude serait également en cause à en croire l’enquête menée par OpinionWay pour MMA dans cinq grandes villes de France, à savoir Lille, Nantes, Lyon, Montpellier et Paris sur plus de 2 100 traversées observées.
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Si l’on en croit les données avancées par l’étude, 35 % des piétons afficheraient des conduites dangereuses comme passer quand le petit bonhomme est rouge pour 6 marcheurs sur 10. Parallèlement, 3 piétons sur 10 traverseraient en dehors des passages protégés et autant marcheraient avec le téléphone en main. Pire : 11 % traverseraient la route avec les yeux rivés sur leur téléphone portable, un phénomène de « smombie » qui touche particulièrement les jeunes hommes. 58 % des piétons dangereux sont en effet de sexe masculin et 55 % ont moins de 30 ans. Quant aux tranches horaires sur lesquelles se centralise l’essentiel des comportements à risque, elles coïncident assez logiquement celles des heures de pointes - 34 % entre 8 et 10 heures et 50 % entre 16 et 18 heures. Une problématique accentuée avec le récent passage à l'heure d'hiver, la nuit tombant désormais plus tôt.
Paris et Lyon concentrent les mauvais élèves
Sur l'ensemble des 2 173 traversées observées, 6 % ont donné lieu à un incident (automobiliste qui klaxonne, freinage brusque sans collision, etc.), un chiffre qui atteint 13 % à Paris. La capitale n’est cependant pas la ville où les piétons s’avèrent les plus inconscients. À Lyon, 4 piétons sur 10 environ ont un comportement à risque. Sur ce taux, ce sont 83 % qui traversent au feu rouge, soit 22 % de plus qu’au niveau national, et 30 % qui traversent en dehors des passages piétons.
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Par conséquent, si plus d'un tiers des piétons du territoire français affichent une telle désinvolture alors que les sources de danger se sont multipliées avec la généralisation des trams ou l’apparition des trottinettes électriques, ne serait-ce pas le fait d’un sentiment d'impunité ? Leur verbalisation est en effet aussi rare que peu dissuasive. Preuve en est : un piéton qui ne respecte pas le code de la route risque une amende de première classe, d’un montant de 11 euros. Espérons que l’étude MMA/Opinion Way, ayant pour but de sensibiliser tous à l’importance d’être vigilant quand on se déplace à pied, portera ses fruits dans les esprits.