Selon Ineos, le moteur thermique a encore de belles années devant lui

Alexandre Guillet

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Selon Ineos, le moteur thermique a encore de belles années devant lui

Lynn Calder, CEO d'Ineos Grenadier, mise sur la diversité technologique à l'échelle mondiale, avec un mix entre véhicules thermiques et électriques.

© Ineos

A l’occasion de la visite de l’usine de Hambach, qui est montée en cadence cet été, Lynn Calder, qui dirige le constructeur Ineos, revient sur les ambitions commerciales de la marque. Le rêve américain est à l’agenda.

Auto Infos : Quels sont vos nouveaux objectifs de production de l’Ineos Grenadier avec la montée en cadence de l’usine de Hambach ?

Lynn Calder : Contrôler la production faisait partie du projet initial de Jim Ratcliffe, un choix qui s’est révélé précieux pour passer la crise du Covid et celle de la pénurie de composants électroniques. Nous ne dépendions pas d’un partenaire, ce qui aurait été problématique. Il faut d’ailleurs rappeler que Jim Ratcliffe n’aura mis que six ans pour s’installer sur le marché automobile, une belle performance, qui fait taire ceux qui ne voyaient dans l’Ineos Grenadier qu’une coquetterie de passionné, alors qu’il y avait un véritable business plan dès l’origine. Pour revenir à votre question, avec le passage à deux tours dans le site de Hambach, nous devrions finir 2023 à 15 000 véhicules produits, avec une perspective de 30 000 unités en 2024. Sachant que nous avons toujours le contrat pour les Smart, 18 000 voitures par an.

A lire aussi : Distribution de l'Ineos Grenadier en France : un réseau d'agents en croissance

AI : Le carnet de commandes du Grenadier est-il important ?

LC : Effectivement, le carnet de commandes du Grenadier est bien fourni, alors que nous n’avons pas pu montrer et faire essayer la voiture autant que nous l’aurions voulu. Nous bénéficions d’un effet de communauté autour du modèle avec deux grandes familles de clients partout dans le monde : ceux qui recherchent un vrai 4x4 et qui font de la route et ne veulent pas d’une voiture spartiate, et ceux qui ont des usages spécifiques. Nous sommes très bien représentés dans les milieux agricole et vinicole, dans les clubs hippiques aussi. Nous aurons aussi très prochainement un pied dans le domaine militaire.

"L'Ineos Grenadier n'a pas véritablement de concurrent frontal"

AI : A propos de clientèle, quand vous organisez des sessions de benchmark, à quels véhicules concurrents vous comparez-vous ?

LC : C’est assez difficile à dire car le Grenadier est vraiment particulier. Ce n’est pas un SUV tel qu’on l’entend sur le marché. Ses performances et son niveau de qualité ne permettent pas de le comparer avec les pick-up utilitaires qui représentent un grand marché dans le monde. On peut penser à Land Rover, bien sûr, mais c’est limité. De même, le Grenadier Quartermaster, dont les commandes se sont ouvertes en août, ne sera pas en concurrence frontale avec les pick-up classiques, comme le Ford F-150 aux Etats-Unis par exemple.

AI : Vous continuez à utiliser les moteurs thermiques 6 cylindres de BMW. Comment envisagez-vous la transition énergétique d’Ineos, notamment en Europe où les contraintes d’émissions sont appelées à devenir toujours plus sévères avant l’interdiction des technologies thermiques ?

LC : Chez Ineos, nous ne nous limitons pas à l’Europe et à l’échelle du marché mondial, les moteurs thermiques ont encore de belles années devant eux. Nous proposerons donc une diversité de technologies, qui comprendra des véhicules électriques à batteries et des véhicules à hydrogène, comme nous l’avons déjà annoncé. En Europe, nous savons que nous ne sommes pas au-dessus des règles et nous travaillons sur les normes CAFE ou Euro 7. En 2026, Ineos aura un véhicule électrique dans sa gamme, produit en Autriche. Il y aura un Grenadier FCEV, car il ne faut pas oublier l’expertise du groupe sur la production d’hydrogène. Ce Grenadier à hydrogène a donné des indices à Goodwood cet été.

"Les Etats-Unis deviendront notre premier marché dans le monde dès 2024"

AI : Dans combien de pays Ineos opère-t-il actuellement ?

LC : Ineos est présent dans 31 pays, nous en ouvrons quasiment un par semaine ces derniers temps. Quand j’évoque le fait de ne pas être trop européo-centré, il faut songer à la présence de la marque en Afrique du Sud ou en Australie, par exemple. La prochaine étape importante intervient en septembre 2023 avec notre implantation aux Etats-Unis et au Canada. Nos équipes sont à pied d’œuvre, car depuis l'ouverture des commandes, la demande s'annonce très importante. Ce devrait être très rapidement notre premier marché. Avec de belles perspectives de rentabilité dès le départ.

AI : Pourquoi avoir choisi de distribuer vos véhicules via un contrat d’agent et comment envisagez-vous les opérations d’après-vente en France pour avoir un maillage satisfaisant ?

LC : Nous avons un réseau d’agents car nous voulons garder la main sur notre distribution, ce qui passe par la facturation. Mais nous avons besoin d’agents pour assurer les essais des véhicules et la livraison dans les meilleures conditions. Pour l’après-vente, au-delà des ateliers de nos agents, nous n’excluons pas de nous associer avec un réseau, c’est actuellement à l’étude en France.

A lire aussi : Ineos Inovyn fournira l’un de ses clients avec un camion à hydrogène vert

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