« Seulement » 516 garages défaillants l'an passé
Selon les données d’Altares, seuls 516 garages sont passés devant les tribunaux l’an passé et ont été jugés défaillants. Un volume historiquement bas, qui laisse envisager a minima, un douloureux effet de rattrapage cette année.
Selon les données d’Altares, spécialisé dans les données d’entreprises, 516 garages ont été défaillants l’an passé (ouvertures de sauvegardes, redressements judiciaires et liquidations judiciaires directes). Un chiffre en forte baisse (- 39,5 %) par rapport aux années précédentes, avec près de 850 ateliers en procédure par an. Il faut remonter à la fin des années 1980 pour observer un tel niveau de procédures.
Si cette chute notable des procédures paraît bien paradoxale, alors que le pays traverse une crise sanitaire sans précédent, elle s’explique par la force des aides financières de l’État, sans oublier les aménagements administratifs et juridiques. Altares estime que sans ces aides et aménagements, les défaillances auraient été deux fois plus nombreuses.
Pour Thierry Millon, directeur des études chez Altares, cette forte baisse artificielle des procédures reste toxique. Les aides mises en place pour contrer les faillites inhibent une forme de sélection naturelle des entreprises. En d’autres termes, 300 garages sont maintenus artificiellement en activité sans garantie de ne pas sombrer une fois la crise passée. Elles privent ainsi de ressources financières d’autres ateliers dans le besoin mais bien moins vulnérables.
Tout dépendra de l’évolution sanitaire du pays – qui conditionne le maintien ou non des aides financières –, mais il faut s’attendre cette année à un « rattrapage » des procédures qui n’ont pas eu lieu en 2020. À ce rattrapage vont probablement s’additionner 15 % de procédures concernant les entreprises qui n’auront pas surmonté la crise et les défaillances annuelles habituelles.
Le contexte va rendre le travail des tribunaux bien plus complexe. Ils devront composer avec une vision tronquée des situations financière des entreprises qui hésitent désormais à publier leur bilan. Dans le même temps, ils auront plus de dossiers à traiter avec les mêmes moyens. Les procédures seront alors traitées plus rapidement, sans conciliation ni prévention. Les liquidations seront prononcées plus directement. Le taux de liquidation est déjà en hausse, passant des deux tiers aux trois quarts.