Vue de la concession Peugeot Carza située à Saragosse.
© Peugeot Carza
En marge d’une présentation sur le bilan de l’année 2021, l’organisme patronal Faconauto, par la voix de son président Gerardo Pérez, a indiqué qu’il utiliserait tous les moyens disponibles pour défendre les intérêts des concessionnaires face à Stellantis dans le cadre des nouveaux contrats. Ambiance.
Faconauto, l’organisme patronal qui rassemble les distributeurs automobiles en Espagne, a livré son bilan de l’exercice 2021, pointant un chiffre d’affaires cumulé de 36,16 milliards d’euros pour les concessionnaires, soit une progression de 0,7% par rapport à 2020. La rentabilité moyenne s’établit à 1%, ce qui ne satisfait pas Faconauto, qui tire la sonnette d’alarme en rappelant que la baisse des ventes de véhicules neufs est synonyme d’une menace pour l’emploi dans le secteur. Et d’avancer ce ratio : 100000 ventes en moins et ce sont 5000 postes de vendeurs qui ne sont plus nécessaires dans les concessions. Gerardo Pérez met en évidence que la perte de chiffre d’affaires du secteur, on parlait encore de plus de 45 milliards d’euros il y a quatre ans, est directement imputable au marché des véhicules neufs (21,2 milliards de chiffre d’affaires en 2021 contre 31 milliards en 2019). En effet, l’après-vente progresse (+13% à 4,5 milliards d’euros), au même titre que le périmètre des voitures d’occasion (+11% à 7,1 milliards d’euros).
Fortes tensions entre Stellantis et ses réseaux
Par ailleurs, Gerardo Pérez a estimé que certaines marques automobiles ne soutenaient pas suffisamment leur réseau, alors qu’il rappelle que les constructeurs bénéficient d’importantes aides de l’Etat pour le maintien des emplois, ce qui n’est pas le cas des concessionnaires. Il a aussi jugé que certaines marques abusaient des ventes directes et ne donnaient aucun gage par rapport aux futurs contrats de distribution.
Sans surprise, comme le rapportent nos confrères du grand quotidien El Mundo, il a notamment évoqué Stellantis, qui a déjà résilié 39% de son réseau en Espagne (décision qui sera effective dès 2023). Et qui a communiqué de manière abrupte avec ses partenaires en envoyant trois types de notifications lapidaires : « vous êtes résilié », « vous pouvez continuer sous réserve d’améliorations », « vous continuez ».
Stop à l'unilatéralisme
« Nous défendrons les concessionnaires de Stellantis avec tous les moyens disponibles, notamment parce que ces réseaux représentent 35000 emplois en Espagne », avance Gerardo Pérez, avant de poursuivre : « Il faut que les choses soient claires et négociées en bonne intelligence, afin que ceux qui seront résiliés le soient dans le respect. Mais un constructeur ne peut pas demander à un réseau d’investir tout en se gardant le droit de résilier à sa guise ».