Stellantis lance enfin son contrat d’agent Retailer au Bénélux et en Autriche

Stellantis lance enfin son contrat d’agent Retailer au Bénélux et en Autriche

Carlos Tavares CEO de Stellantis lance le nouveau contrat d'agence en Belgique, Pays-Bas et Autriche.

© Stellantis

Après plus de deux années d'âpres discussions et de conflits avec ses réseaux de concessionnaires en Europe, Stellantis lancera à partir du 4 septembre prochain son nouveau contrat d’agence Retailer en Belgique, Pays-Bas et Autriche. Reste à savoir si les outils informatiques du constructeur tiendront le choc à l'occasion de cette phase pilote. Rien n'est moins sûr. 

Avec huit mois de retard par rapport à l’échéance initialement prévue, Stellantis lance son contrat d’agence, baptisé « New Retail Model» (NRM) dans les pays pilotes que sont la Belgique, les Pays-Bas et l’Autriche. A l’instar d’autres constructeurs européens, comme Volkswagen Group ou encore Mercedes et BMW, Stellantis a eu toutes les difficultés du monde pour négocier ce nouveau contrat avec ses réseaux de concessionnaires. Alors que dans le contrat de distribution sélectif, le distributeur était un investisseur indépendant, il devient désormais apporteur d’affaires et est commissionné à chaque véhicule neuf vendu.

« Contre tenu des transformations en cours et l'approche des vacances d'été, nous avons fait le choix judicieux de positionner la mise en œuvre du nouveau modèle de distribution sur les trois pays pilotes (Autriche, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas) au début du mois de septembre », avait déclaré le constructeur pour expliquer ce nouveau retard à l’allumage. "Stellantis continuera à soutenir ses pays pilotes pendant la phase de transition au cours de cette année et au-delà, avec l'objectif de lancer un écosystème phygital solide pour nos clients et partenaires à travers l’Europe ».

En difficulté avec son réseau et connaissant des difficultés en interne avec son top management, le déploiement de ce nouveau contrat d’agence est le bienvenu pour le constructeur. Les premiers retours des concessionnaires concernés par cette phase pilote seront très intéressants à plus d'un titre pour mesurer la capacité de Stellantis à maîtriser ses outils informatiques.

Une phase pilote pour les marques premiums et l’utilitaire électrique

Même si les négociations au niveau européen semblent avoir abouti avec les groupements de concessionnaires, la tension est encore palpable dans les différents réseaux. En témoigne ce courrier d’avertissement envoyé au directeur de Stellantis France avant l’été. Pour rappel, ce nouveau contrat ne concerne que les marques premium (Alfa Romeo, DS Automobiles, Jeep) et les Véhicules Utilitaires (LEV) dans un premier temps. Il ne sera étendu aux marques généralistes qu’à partir de 2027.

Les autres constructeurs calment le jeu sur le contrat d'agence

Rappelons qu’à l’instar des autres constructeurs, Stellantis est aujourd’hui très prudent dans la mise en place de ce contrat. En effet, Volkswagen Group a annoncé, fin mars 2023, le gel du déploiement mondial de ses contrats d'agence, y compris en France, en raison d'un problème informatique. Sans les technologies de l’information (IT), il est impossible pour le constructeur de facturer ou même de livrer. Un contrat d’agence lancé seulement en Chine, Autriche, Allemagne et partiellement en France pour les marques Cupra et Volkswagen Véhicules Utilitaires.

La question centrale du système informatique chez Stellantis

Tous les constructeurs ayant testé ce type de contrat d’agence ont, jusqu’à ce jour, tous rencontré le même souci au niveau du système informatique (IT) pour gérer la commande et la livraison du véhicule. Un travail réalisé depuis toujours par le concessionnaire, rompu à servir un client de proximité ayant des attentes et des exigences qu’il est toujours difficile de résumer dans un logiciel informatique. Au cours de cette phase pilote pour Stellantis, les distributeurs seront ainsi très attentifs au bon fonctionnement de l’ensemble de ces systèmes IT. A défaut, comme d’autres marques l’ont déjà fait, il faudra ressortir le fax pour réussir à livrer les véhicules.

Pour rappel, fin juin, les réseaux du groupe avaient alerté Stellantis France au niveau des dysfonctionnements internes remontant régulièrement depuis plusieurs mois. L'Association de l'ensemble des groupements de concessionnaires avaient mis les pieds dans le plat en interpellant assez sévèrement Stellantis France. Un courrier qui devrait laisser des traces dans la relation entre le constructeur et ses réseaux. Des dysfonctionnement majeur des outils et systèmes d’information avaient notamment été relevés. Le courrier des réseaux soulignait, en effet, que « depuis trois ans, il n’y a pas un lancement de nouveau système ou de nouvel outil qui se soit passé correctement (Customer First, Thor, Focus, Snapon, serveurs de téléchargement des soft pour les véhicules sous campagne de rappel, démarrage Leasys, accostage PCDO aux outils ex-FCA et inversement). Cette situation est totalement en contradiction avec les ambitions affichées de Stellantis de devenir une « tech company ».

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